Les Françaises n’auront décidément rien à se reprocher. Durant leurs trois jours de compétition, elles ont tenté le tout pour le tout afin de récolter la première médaille olympique de l’histoire du pays dans l’épreuve par équipes. Mais cela n’a pas suffi et a laissé un grand vide chez Ève Planeix et ses coéquipières.
Certaines avaient la voix chevrotante en zone mixte. La Puy-dômoise, elle, avait les yeux rouges, et ce n’était certainement pas dû qu’au chlore de la piscine. Elles échouent à une quatrième place au goût amer, derrière la Chine, les États-Unis et l’Espagne.
Prise de risque totale"On est vraiment fières de nous, parce que sur ces trois soirées, on a réussi à montrer de très belles choses et surtout à valider toutes les difficultés qui étaient annoncées, c’est un sans-faute. On aurait simplement aimé que les notes suivent un petit peu plus", avouait la voltigeuse. Elle et ses coéquipières ont joué leur va-tout lors de la dernière épreuve, l’acrobatique, ce mercredi.
"Hier soir (mardi), après le ballet libre, on s’est dit qu’il fallait trouver un plan d’attaque. On ne pouvait pas se permettre de rester à cette place-là (cinquièmes). On a refait le porter sur lequel je m’étais blessée, il n’y a pas si longtemps (blessure au poignet en mai). Ça a tenu, ça a très bien marché. Le temps de préparation était très court, mais on l’a réussi et c’est pour ça aussi qu’on peut être fières de nous", se réjouissait tout de même Ève Planeix.
Leur prestation de mercredi, sur le thème du French cancan, semblait convaincante. De quoi faire espérer. "On y a toujours cru. On visait complètement la troisième place. On savait que la première et la deuxième étaient trop loin. On était premières au niveau de difficulté annoncé, on pouvait se permettre de rêver de la médaille. On avait espoir."
Mais Ève Planeix et ses coéquipières furent douchées par l’Espagne, qui passait juste après et qui obtenait une note suffisante pour s’adjuger le bronze. "Elles ont fait un sans-faute, elles aussi et elles ont une énergie de dingue. Elles ont vraiment dégagé quelque chose en artistique et leurs portés étaient de très bonne qualité", reconnaissait l’Auvergnate qui disputait ses premiers Jeux olympiques à 23 ans.
Sa compétition s’arrête là puisqu’elle ne participera pas à l’épreuve en duo pour laquelle elle était initialement prévue, en raison de la blessure qui a perturbé sa préparation. "Il va falloir nous remettre de nos émotions pour savourer ce moment quand même. On voulait la médaille, mais on est quand même très fières de ce qu’on a fait, concluait-elle.
Martin Lhôte
