L’auteur Philippe Ponty fait le dessin d’une jeunesse en reconstruction dans son poème scénarisé Immortel·les, aussi décrit comme un « chœur pour jeunes gens d’après-demain. » Le spectacle aborde la nécessité de réapprendre les choses organiques, de retrouver un sens à la vie. « Je veux représenter la voix collective d’une génération qui naîtra dans 100 ans. Que restera-t-il alors ? »
Qu'est-ce qui nous lie ?
Le poème de Philippe Ponty est né du travail d’anthropologie entrepris par Alice Hertzog en 2023. Elle a étudié, sur le territoire corrézien, les nœuds : nœuds d’attachement, de détachement et d’arrachement, pour déterminer l’importance de nos racines et l’impact sur l’Homme qui aurait été arraché des siennes.
À l’été 2023, Philippe Ponty a travaillé avec des mineurs réfugiés de l’association Don Bosco. L’artiste a absorbé leurs récits, qui racontent le dénuement, la perte, l’espoir de revivre, et a proposé à certains de rejoindre la structure du Bottom Théâtre pour laquelle il est auteur. Cela a inspiré son texte et sa mise en scène. Des huit jeunes acteurs sur le projet, quatre sont étudiants ou en reconversion, deux sont des comédiens professionnels et deux sont des réfugiés.
Un dialogue à deux textes
Le poème s’inscrit en miroir de la pièce Fadhila d’Aristide Tarnagda, auteur burkinabé, qui sera produite en 2025. Ces deux textes constituent le projet nommé « (in) stables », dirigé par Marie Pierre Bésanger. Fadhila reprend le thème des racines du point de vue de mères restées dans leur pays, séparées de leurs enfants, comme une réponse aux jeunes esseulés du texte de Philippe Ponty. Une production à découvrir l’année prochaine.
Jeux de lumièresImmortel.les verra enfin le jour, ou plutôt, la nuit, en fin de semaine. La représentation débutera le vendredi 9 août à 22 heures en extérieur, au Roc du Gour noir, sur Saint-Pantaléon-de-Lapleau, à la lueur des lampes torches et des lampes à huile des comédiens. Le spectacle est complet pour son unique représentation.
Les jeunes comédiens auront fait leurs dernières répétitions salle Latreille, à Tulle, pendant deux semaines, à raison de huit heures par jour pour que tout soit parfait.
Claire Soulier