"Ce qui se passe à l'intérieur a l'air dingue", se réjouit Benoît Vallet. "Tout le monde a le sourire, donc moi aussi je veux en faire partie", dit ce photographe de 50 ans, qui patiente ce mardi depuis 45 minutes avant l'ouverture des portes à 10h00.
Un quart d'heure avant, la file qui s'étire dans le parc de La Villette regroupe déjà des dizaines de fans arborant drapeaux tricolores et t-shirts "Paris 2024".
Parmi elles Maël Roussin, venu avec deux amis "supporter la France" pour l'épreuve d'escalade. Il se souviendra longtemps de l'ambiance au Club France pour la médaille de bronze du pongiste Félix Lebrun.
"C'était incroyable", se souvient l'ingénieur. "Forcément tout le monde était à fond derrière lui. A chaque fois qu'il y avait un point, tout le monde exultait".
"Vu qu'il y a l'écran géant, ça crée vraiment une ferveur", poursuit le trentenaire, "ça me rappelle un peu les matches de Coupe du monde de foot."
Déjà venue dimanche, Isabelle Pelecanos, originaire de Vendée, patiente avec ses deux enfants. "Ils ont adoré revenir avec plein de +goodies+, voir des stars", raconte la femme de 48 ans.
Avec ses 55.000 m2 dédiés à la communion entre supporters lors des épreuves, à la réception des médaillés, aux activités sportives ou aux stands de groupes commerciaux partenaires, le Club France est victime de son succès.
"On a tout vendu sur la billetterie en ligne", assure Nathalie Péchalat, sa présidente déléguée.
La popularité du site a décollé le 27 juillet avec la danse sur scène d'Antoine Dupont et de ses coéquipiers de rugby à 7, médaille d'or autour du cou.
"Le feu..."
"Quand ils sont arrivés, ça a été le feu... Et je pense que ces images ont fait le tour des médias et ont vraiment donné un beau coup de projecteur sur ce qu'on pouvait faire au Club France", se félicite l'ancienne patineuse.
Après une semaine d'épreuves, plus de 40.000 visiteurs s'y pressent quotidiennement.
"On fait le plein tous les jours. Les athlètes sont ravis de venir et de pouvoir faire la célébration des médailles. Il y a une ambiance de folie", poursuit Mme Péchalat.
Conséquence de cet engouement, la file des prétendants à l'un des quelque 3.000 billets vendus 5 euros sur place (les autres le sont sur internet au même prix) s'allonge.
Drapeau breton sur les épaules, Elisa Guillou, 27 ans, retente sa chance après un échec lundi après-midi: "on est très content d'être ici et très heureux de partager cette ferveur collective".
Charles Delys vient lui récupérer des places pour voir sur écran le match de basket des Bleus contre le Canada.
Avec sa famille, il a vécu deux ans à Tahiti, où le surfeur Kauli Vaast vient de décrocher l'or. "S'il vient au Club France c'est sûr, on revient", lâche le quadragénaire.
Il est 10h30 et la file zigzague de plus en plus.
Irène Theis préfère rebrousser chemin. "Ça veut dire que les JO provoquent de l'engouement et c'est très bien comme ça", salue-t-elle, "on va aller jouer avec les enfants ailleurs".
"On est arrivé depuis deux jours, un voyage surprise qu'on a décidé à la dernière minute", raconte Guillaume Langlois, venu du Québec. Avec sa compagne, le couple cherchait un lieu pour les vacances.
"Je regardais les Jeux à la télé", développe le quinquagénaire. "J'ai dit +je sais qu'est-ce qu'on fait, on s'en va à Paris voir les Jeux+. Elle m'a dit, +t'es fou?+", sourit-il.
Le Club France sera aussi ouvert lors des Jeux paralympiques, rappelle Nathalie Péchalat. "Il sera gratuit et il y aura la même ferveur, la même ambiance", promet-elle.