Un homme de 70 ans, au casier judiciaire vierge, a été condamné à des travaux d'intérêt général mardi 6 août pour avoir proféré des injures racistes envers un militant du Nouveau front populaire (NFP) pendant la campagne des législatives, a-t-on appris auprès du parquet de Belfort.
Le retraité a écopé de 105 heures de travaux d’intérêt général, assorties de quatre mois de prison en cas d'inexécution, pour injure publique envers un particulier en raison de sa race, de sa religion ou de son origine. "Sale bougnoule, rentre dans ton pays", "casse-toi avant que je te casse la gueule sale bougnoule de merde" ou encore "sale race" ont été proférés le 17 juin lors d'un tractage de l'équipe de campagne de Florian Chauche, député sortant du NFP dans la deuxième circonscription du Territoire de Belfort, avant le premier tour du 30 juin. Au 2e tour le 7 juillet, Florian Chauche a été battu de justesse par l'éditorialiste de CNews Guillaume Bigot, candidat du RN qui a obtenu 50,59% des voix.
Le prévenu admet avoir "pété une pile"Une plainte avait été déposée le 19 juin pour injure publique par le militant, appuyé par Mathilde Regnaud, assistante parlementaire du député, qui a, elle aussi, été invectivée, traitée de "gros tas de merde, bonne qu'à se faire sauter par des bougnoules". La Ligue des droits de l'homme s'est aussi portée partie civile.
Le prévenu, qui a d'abord invoqué "ne plus se souvenir" des faits lors des auditions, a avoué lors de son procès "avoir pété une pile" et dit être électeur du Rassemblement national sans "être raciste pour autant". "Je parle à plus d'Arabes que de Français (...) Je ne m'explique pas ce qui m'est arrivé", a-t-il soufflé, penaud, à la barre. La sanction prononcée se veut "vertueuse", en lui proposant de se confronter à un public hétéroclite, dans une association caritative par exemple, a détaillé le procureur de la République. La Ligue des droits de l'homme, représentée par sa présidente de la section locale, Sylvie Rodier, a indiqué à l'AFP se réjouir de ce jugement "particulièrement adapté". "Aujourd'hui, le jugement rendu et les propos tenus par le procureur sont de nature à restaurer la dignité de la victime", a-t-elle poursuivi.
Avec AFP