On ne connaît encore ni la nature ni l’origine de la pollution de la Jordanne décelée dans l'après-midi du vendredi 2 août. Néanmoins, les pêcheurs de l'AAPPMA d'Aurillac, qui ont été les premiers à donner l'alerte, sont bien décidés à déposer plainte.
Quel était ce produit bleuté, tirant vers le violet, qui s’est déversé vendredi 2 août dans la rivière Jordanne à Aurillac ? Contacté ce dimanche 4 août, le président de l’AAPPMA (association agréée pour la pêche et la protection du milieu aquatique) n’a, pour l’heure, pas la réponse exacte. « Nous pensons que c’est lié à une activité économique », indique toutefois Laurent Decadi.
Les écoulements se sont arrêtés. Ils provenaient du réseau des eaux pluviales. Plus exactement de la « zone de Lescudilliers », confirme ce cadre de l’AAPPMA locale, qui compte déposer plainte, dans le courant de la semaine, avec la Fédération départementale de pêche.
« La bonne nouvelle dans tous ces malheurs, c’est que la pollution s’est arrêtée à la confluence de la Jordanne et la Cère », souligne Laurent Decadi.
Des truites sauvages de 60 centimètresCe dimanche 4 août au matin, une trentaine de pêcheurs, assistés de sapeurs-pompiers, ont rempli une benne entière de poissons morts. Par exemple, « des truites sauvages de 60 centimètres » ont été ramassées, au grand dam du président de l’AAPPMA. Les pertes sont « très conséquentes », la mortalité est estimée à « 99 % ».
« On ne réparera pas le préjudice : il faudra cinq à dix ans pour retrouver une population acceptable. Mais s’il y a eu dysfonctionnement, on ne peut plus cautionner. »
À savoir.Par principe de précaution, le préfet du Cantal a interdit (sur la rivière Jordanne à l’aval du pont de l'avenue Georges-Pompidou et sur la rivière Cère jusqu’à l'entrée dans la retenue de Saint-Étienne-Cantalès) : la baignade, l’abreuvement des animaux, la pêche ainsi que les prélèvements à des fins d’arrosage.
Romain Blanc
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