Le 5e joueur mondial, qui s'est lourdement incliné 11-8, 11-6, 11-7, 11-5, espérait devenir le premier Bleu à atteindre la finale d'un tournoi olympique depuis Jean-Philippe Gatien, paré d'argent à Barcelone-1992.
Il aura néanmoins une deuxième chance de monter sur le podium dimanche, contre le Brésilien Hugo Calderano (6e) ou le Suédois Truls Moregard (26e).
Porté par quelque 6.400 supporteurs longtemps en fusion dans l'Arena Paris Sud, qui comptait aussi de bruyants fans chinois venus soutenir leur représentant, Lebrun n'a pas su faire déjouer les pronostics en faveur de Fan Zhendong.
Il faut dire qu'il avait face à lui la référence du "ping" de ces cinq, six dernières années, au cours desquelles le natif de Guangzhou a passé presque 60 mois en tête du classement mondial (en cumulé), remportant toutes les compétitions majeures, sauf l'or olympique puisque le légendaire Ma Long l'en avait privé en finale à Tokyo en 2021.
Mission impossible
Le Chinois, passé près de la correctionnelle en quarts face au Japonais Tomokazu Harimoto, qui l'avait poussé jusqu'à la belle en sept manches, s'est employé a immédiatement mettre son adversaire sur le reculoir, car il savait que les entames de matches du Montpelliérain ont été tonitruantes depuis le début de la compétition.
Il a ainsi fait cavalier seul durant les deux premières manches, plus fort dans tous les compartiments du jeu et, probablement aussi dans la gestion des émotions que peut chambouler une demi-finale olympique. La force de l'expérience a indéniablement prévalu.
Pourtant, "Féfé" a montré de l'orgueil au troisième set, en s'échappant 4-1, semblant enfin trouver son rythme et des solutions, notamment en retour de service. Mais, il a aussitôt subi le réveil foudroyant de Fan Zhendong, évidemment soucieux de ne pas lui laisser le moindre espoir d'une remontée et qui l'aura souvent matraqué sur son revers dans la diagonale.
A 3-0, la mission est devenue impossible pour Lebrun. Les cris d'encouragement étaient teintés de dépit et il accumulait les fautes directes, baissant de plus en plus la tête.
Battu sans avoir pu inquiéter son rival, le Français est resté prostré quelques instants sur sa chaise après la match, mais la foule l'a relevé pour l'applaudir et l'inviter à vite passer à autre chose.
Et pour cause: il y a une médaille de bronze à aller chercher.