L'indice Dow Jones a lâché 1,21% à 40.347,97 points, signant sa pire séance depuis mai, le Nasdaq, dominé par la technologie, a reculé de 2,30% à 17.194,14 points et le S&P 500 de 1,37% à 5.446,68 points.
L'activité manufacturière aux Etats-Unis a enregistré un quatrième mois de baisse d'affilée en juillet, et s'est encore dégradée, toujours pénalisée par les taux d'intérêt élevés qui pèsent sur la consommation et l'investissement, selon les données de la fédération professionnelle ISM.
L'indice mesurant cette activité est tombé à 46,8%, en baisse de 1,7 point de pourcentage par rapport à juin, de nouveau sous la barre des 50% qui signale une contraction de l'activité.
C'est moins bien qu'attendu par les analystes, qui tablaient sur une contraction moins sévère qu'en juin, et voyaient l'indice remonter à 48,9%, selon le consensus de MarketWatch.
Quant aux demandes hebdomadaires d'allocations chômage, publiées également jeudi, elles sont montées à un sommet en près d'un an à 249.000 la semaine dernière, soit plus que prévu.
"Les nouvelles macro-économiques ont fait peur au marché, notamment l'ISM qui s'est contracté", a relevé Peter Cardillo de Spartan Capital.
"Le marché commence à craindre que l'économie ralentisse au point de provoquer une récession dans les huit à douze mois", a ajouté l'analyste.
Les rendements obligataires ont dévissé sous les 4% pour ceux à dix ans pour la première fois depuis février, à 3,96%.
"D'ordinaire, des taux obligataires qui reculent sont positifs pour le marché actions mais cette fois-ci, le marché regarde cela d'une autre façon", a expliqué M. Cardillo.
"Les investisseurs se demandent si l'économie n'est pas en train de ralentir trop", a-t-il ajouté.
La veille, les marchés américains avaient connu une journée de rebond dans le sillage d'une réunion de la Fed qui n'a pas exclu mercredi de baisser ses taux en septembre.
Vendredi, juste avant l'ouverture de la Bourse, le département du Travail publiera les chiffres de l'emploi américain pour juillet. Les embauches devraient diminuer à 185.000, après 206.000 en juin, selon les prévisions de MarketWatch.
A la cote, Meta qui s'est temporairement envolé de plus de 9% en séance à la suite de brillants résultats, a conclu en hausse de 4,82% à 487,74 dollars.
Le bénéfice du groupe qui chapeaute Facebook, Instagram et Whatsapp a grimpé de 73% sur un an, à 13,5 milliards de dollars, au deuxième trimestre pour un chiffre d'affaires de 39 milliards (+22%), supérieur à ses propres attentes et à celles du marché.
Amazon a terminé en repli de 1,56% juste avant d'annoncer, certes, un doublement de son bénéfice mais sur un chiffre d'affaires décevant au regard des analystes.
Le titre du géant de la vente en ligne et du cloud (informatique à distance) chutait de 4% dans les échanges électroniques après la clôture.
Apple a terminé en baisse de 1,68% dans l'attente aussi de ses résultats. Tesla a plongé de 6,55% à 216,86 dollars.
La lanterne rouge était portée par le fabricant de vaccins Moderna, qui a décroché de 21,01%. La compagnie a fortement réduit ses perspectives de ventes pour 2024 du fait d'une moindre demande de vaccins contre le Covid en Europe.
Intel qui a terminé en baisse de 5,50%, perdait encore 14% dans les échanges après la fermeture. Le groupe a annoncé une suspension de la distribution de son dividende car il prévoit un chiffre d'affaires inférieur aux prévisions au troisième trimestre.
Le fabricant de micro-processeurs prévoit aussi de réduire sa main d'oeuvre de 15%.
Boeing pour sa part est tombé de 6,45% à 178,31 dollars.
Les valeurs de base comme celle du géant des sodas Coca-Cola (+1,83%) et du groupe de produits ménagers et d'hygiène Procter and Gamble (+3,07%) ont tiré leur épingle du jeu.
En revanche, au sein du secteur des dépenses discrétionnaires, le site d'ameublement Wayfair a décisé de 8,12% alors que la compagnie a accusé une perte au deuxième trimestre de 42 millions de dollars et qu'elle a aussi alerté sur la "prudence" des consommateurs.