L'ex-fleuron de la tech est entré en juillet dans une procédure de sauvegarde accélérée qui doit permettre au groupe de sortir la tête de l'eau avec notamment la mise en oeuvre de son plan de restructuration, dont le montant atteint 1,75 milliard d'euros.
Plombé par une dette brute colossale de près de 5 milliards d'euros, Atos avait enclenché en février une procédure de restructuration. Il se trouve depuis plongé dans un feuilleton financier aux multiples rebondissements.
Après le retrait fin juin du consortium mené par Onepoint, premier actionnaire d'Atos initialement choisi pour mener à bien ce sauvetage, les créanciers et les banques se sont entendus pour reprendre et sauver eux-mêmes l'entreprise.
Leur accord comprend notamment une augmentation de capital de 233 millions d'euros et une réduction de la dette d'environ 3 milliards d'euros.
La perte du premier semestre est en grande partie due à une dépréciation d'actifs à hauteur de 1,5 milliard d'euros et aussi "la dépréciation de relations clients pour 109 millions d'euros dans la région Amériques en raison de la fin de contrats clients", a précisé le groupe dans un communiqué.
La dépréciation d'actifs consiste pour une entreprise à ajuster la valeur d'un actif dans ses comptes par rapport à celle qu'elle lui accordait jusqu'alors.
Côté activité, le groupe a aussi vu son chiffre d'affaires global chuter de 10%, à 4,96 milliards d'euros sur les six premiers mois de l'année.
La baisse d'activité a autant affecté le pôle Eviden, qui regroupe la cybersécurité, le numérique et le "big data", dont le chiffre d'affaires à chuté de 7,9% à 2,4 milliards d'euros, que la branche Tech Foundations (infogérance), qui a connu un recul de ses ventes de 11,8% à 2,6 milliards d'euros.
A périmètre et changes constants, le chiffre d'affaires global a baissé de 2,7%, dont 4,2% pour Eviden et 1,4% pour Tech Foundations.
Partenaire informatique mondial du Comité international olympique (CIO) depuis 2002, Atos est l'un des piliers technologiques des JO de Paris, chargé notamment de la gestion des accréditations, de la diffusion instantanée des résultats ou encore de la cybersécurité.
Son avenir revêt également une forte dimension politique liée à ses activités stratégiques dans le domaine de la défense (équipement de l'armée ou supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire française).