À moins de 100 jours du scrutin présidentiel américain du 5 novembre, dans une campagne complètement bouleversée par le retrait de Joe Biden, les démocrates repartent à l'assaut de cet Etat clé.
Certains considèrent désormais que la Géorgie, remportée de justesse en 2020 grâce notamment à l'électorat afro-américain, pourrait de nouveau pencher en faveur des démocrates avec la candidature de la vice-présidente.
Preuve de l'importance cruciale de cet Etat: Donald Trump et son colistier J.D. Vance ont annoncé mardi qu'il se rendront dès samedi à Atlanta, la ville de Martin Luther King.
La bataille pour gagner la Géorgie sera "très serrée", a estimé Dan Kanninen, l'un des responsables de la campagne de Mme Harris, qui se réjouit de voir cette dernière "stimuler et mobiliser la base".
Pour la dernière élection, l'écart entre Joe Biden et Donald Trump était minuscule, moins de 12.000 voix, et le républicain n'a jamais reconnu sa défaite.
Parmi les autres Etats, auxquels s'intéressent de près aujourd'hui les démocrates car le scrutin est en grande partie entre les mains des 100.000 électeurs indécis et indépendants d'une poignée d'Etats clés, figurent aussi l'Arizona et le Nevada.
"A demain Atlanta", a posté la rappeuse Megan Thee Stallion sur Instagram, avec une photo d'elle et le mot "Kamala".
Après des semaines de querelles intestines et de doutes vis-à-vis de la candidature de M. Biden, l'unité des démocrates derrière Kamala Harris, 59 ans a radicalement remodelé une course dominée par l'ex-président républicain.
Devant des donateurs, J.D. Vance a d'ailleurs estimé que l'entrée de la vice-présidente Kamala Harris dans la course à la Maison Blanche, était un "sucker punch" pour le camp républicain, une expression qui peut être traduite en français par "un coup de massue" ou un "sale coup" .
Des propos qui vont à l'encontre des attaques publiques répétées de Donald Trump et de son potentiel futur vice-président contre la candidate démocrate, la tenant "responsable de tous les échecs" de Joe Biden.
"Sans crainte"
Un peu plus d'une semaine après son entrée en campagne, l'ex-procureure et sénatrice de Californie a dévoilé mardi son premier clip de campagne se disant "sans crainte", présentant les différents combats de sa vie et estimant que Donald Trump veut "ramener le pays en arrière".
Quant au nouveau clip de campagne de Trump, il la présente comme "ratée, faible et dangereusement de gauche", parce qu'elle n'a pas réussi à mettre un terme à l'immigration clandestine.
L'ancien président a de nouveau laissé planer le doute sur sa volonté de débattre avec Kamala Harris, qui était devenu en janvier 2021 la première femme, la première Afro-Américaine et la première personne d'origine asiatique à accéder à la vice-présidence.
Son entrée dans la course à la Maison Blanche a entièrement remodelé la campagne: Donald Trump qui pensait devoir affronter le président sortant Joe Biden, 81 ans, coutumier des gaffes, se retrouve de nouveau face à une femme plus jeune et énergique et est désormais le candidat le plus âgé de l'histoire des États-Unis.
"Je ne savais pas qu'elle avait 60 ans, je pensais qu'elle était plus jeune", a ironisé l'ancien président lors d'une interview à Fox lundi soir.
Même si elle a reconnu que les démocrates étaient les "outsiders" de la course, Kamala Harris compte sur le regain de mobilisation de sa base, des sondages qui montrent que l'écart se resserre et une collecte de fonds qui s'envole.
Cette dernière doit annoncer dans les tout prochains jours le nom de son colistier après une sélection express et avant la convention de la mi-août qui s'annonce comme une grande fête d'intronisation pour la nouvelle porte-drapeau du parti.