Dans une lettre adressée au président du Conseil européen, Charles Michel, révélée ce 30 juillet par le Financial Times (FT), le président du Parti populaire européen (PPE), Manfred Weber, l’enjoint à prendre des «contre-mesures» suite à l’assouplissement par la Hongrie de son régime de visa pour les ressortissants de huit pays, dont la Biélorussie et la Russie.
Une mesure, introduite fin juillet par Budapest, destinée aux travailleurs saisonniers dans le cadre de son programme de cartes nationales et qui leur permet d'entrer dans le pays sans contrôle de sécurité. Des mesures d’assouplissement que juge «discutables» Manfred Weber, estimant qu’elles «créent de graves failles pour les activités d'espionnage, permettant potentiellement à un grand nombre de Russes d'entrer en Hongrie avec une supervision minimale, ce qui pose un risque sérieux pour la sécurité nationale», cite le FT.
«Cette politique pourrait également permettre aux Russes de se déplacer plus facilement dans l’espace Schengen, en contournant les restrictions imposées par la législation européenne», a encore estimé ce membre de l'Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU).
Du côté de Bruxelles, les autorités européennes seraient déjà en contact avec Budapest sur cette question, a rapporté Euronews, citant la porte-parole de la Commission européenne, Anitta Hipper.
«Notre position dans toute notre politique est que la Russie est une menace pour la sécurité de l'UE et que, par conséquent, tous les instruments au niveau de l'Union et au niveau des États membres doivent garantir la sécurité de l'Union et également prendre en compte la sécurité de Schengen», a déclaré cette dernière, citée par la chaîne d’informations.
Ces nouvelles accusations à l’encontre de la Hongrie surviennent alors que celle-ci est dans le collimateur de ses partenaires européens, qui la pointent régulièrement du doigt pour ses positions présentées comme favorables à Moscou.
Les dirigeants européens ont notamment fustigé la «mission de paix» de Viktor Orban qui s’est rendu début juillet à Kiev, Moscou et Pékin, plaidant en faveur d’une résolution politique du conflit qui déchire l’Europe depuis des années.