Mercredi, 13 h 45, un ouvrier passe la porte du Bon Accueil, à Villefranche-d’Allier. « Est-ce qu’il vous reste quelque chose à manger ? », demande-t-il. « Oui bien sûr ! Installez-vous », lui répond avec le sourire Nicole Petit.
Depuis qu’elle a repris le bar-restaurant en 1989 avec son mari Jean-Louis, la propriétaire a toujours eu des horaires étendus par s’adapter aux besoins des travailleurs. "On peut venir manger de 11 h 30 à 15 heures », précise Nicole Petit.
Une amplitude horaire très appréciée des travailleursÀ l’entrée de la salle de restaurant, huit salariés de l’union de coopératives Feder comptent parmi les habitués du Bon Accueil. Tous mettent en avant l’amplitude horaire très pratique du lieu. "On n’arrive jamais à la même heure", souligne Sylvain. À voir leur décontraction, les huit salariés sont au Bon Accueil comme à la maison. Entre les plats, le journal La Montagne, que propose l’établissement, passe de main et en main et fait le tour de la table.
Nicole connaît bien les goûts de Stéphane (au premier plan à gauche) et de ses collègues.
Nicole connaît les goûts de ses clients fidèlesNicole connaît bien les goûts de chacun, en particulier ceux de Stéphane, surnommé "le Ch’ti", qui mange au Bon Accueil tous les midis depuis 18 ans. Tandis qu’il leur donne la pâte de son pâté en croûte, ses collègues le taquinent. "Lui, il a droit à son petit yaourt, sans morceaux ! Il veut aussi manger du saucisson en U et des steaks carrés !", déclarent-ils en riant. Nicole traduit en souriant :
Le saucisson en U, c’est de la saucisse sèche qui fait un coude. Les steaks carrés, ce sont des petits steaks fins. Il n’aime pas la viande trop épaisse".
L’autre fierté des habitués est d’avoir leur date d’anniversaire cochée sur le calendrier de Nicole.
Soline a découvert Le Bon Accueil par ses collègues.
Un pic de fréquentation dans les années 2000Bien qu’elle veille sur ses clients avec bienveillance, Nicole Petit reconnaît qu’en 35 ans, la vie du bar-restaurant a changé au fil des ans. "Quand nous sommes arrivés, il y avait le bar, un billard, un baby-foot et des fléchettes dans la salle actuelle de restaurant. Les gens mangeaient dans la salle du fond que l’on n’utilise plus que très occasionnellement."
On avait l’autorisation de fermer à 2 h 30 du matin les vendredis et veilles de jours fériés. Ça faisait la fête à l’époque ! Dans les années 2000, la fréquentation a explosé.
Nicole a constaté une baisse de la fréquentation en dehors de midi après 2016. La crise sanitaire a confirmé cette tendance.
À la retraite dans deux ansSi Jean-Louis Petit est déjà la retraite, Nicole, elle, n’aura ses trimestres pour une retraite à taux plein que dans deux ans. Le Bon Accueil fermera alors définitivement ses portes. "Le propriétaire des murs ne veut pas renouveler le bail commercial. On a déjà prévu nos clients. Ils nous manqueront, ça c’est sûr mais on s’habituera", avance, Nicole, philosophe.
Derrière le comptoir
Originaires de Moulins, Jean-Louis et Nicole Petit ont repris Le Bon Accueil, le 1er janvier 1989.
À l’époque ça s’appelait l’Hôtel du chemin de fer. La gare était à côté mais elle a été démolie. C’est nous qui avons rebaptisé le bar-restaurant le Bon Accueil.
Cuisinier de métier, Jean-Louis était à la recherche d’une affaire à reprendre avec sa femme.
Depuis la retraite de Jean-Louis, c'est Nicole qui a pris les rênes du Bon Accueil.
À l’époque, Nicole travaillait avec les enfants. Jean-Louis possédait une solide expérience dans la restauration. Après un apprentissage à l’Hôtel de Paris, à Moulins, il a œuvré dans les cuisines de l’Auberge des Tilleuls à Souvigny. Le professionnel a aussi fait les saisons à Palavas-les-flots et travaillé dans des maisons de retraite.
Devant le comptoir
Lionel, chauffeur à Feder depuis 8 ans. "Je ne mange pas tous les jours au Bon Accueil. Cela dépend où je me trouve. Manger ici est pratique car on peut venir de 11 h 30 à 15 heures. En plus il y a des parkings à proximité pour garer les camions."
Les horaires du Bon Accueil sont très pratiques pour Lionel et Christophe.
Christophe, chauffeur à feder depuis 33 ans. "À part pendant le covid, je viens ici depuis 33 ans. L’amplitude horaire est très pratique. Il faut reconnaître que l’on ne peut pas faire ça n’importe où. Quand on travaille et que l’on se trouve en pleine campagne au moment du repas, ce n’est pas évident de trouver un endroit pour manger. Il faut se débrouiller."
Sylvain, salarié à FEder depuis 12 ans. "On vient ici parce que c’est pratique. On n’arrive jamais à la même heure mais c’est toujours ouvert et on peut prendre le temps de manger. On vient aussi parce que c’est bon !"
Le Bon Accueil, 69 avenue Félix-Mioche, est ouvert de 6 heures à 19 h 30 du lundi au jeudi et de 6 heures à 15 heures le vendredi. Tel. 04.70.07.40.02.
Florence Farina : texteFlorian Salesse : photos