Le premier, Espagnol, 22 ans, SDF depuis quatre ans, dit être est venu en France pour trouver du travail et se soigner. Il est arrivé à Brive (Corrèze), il y a une quinzaine de jours, et a déjà fait un tour en garde à vue pour des faits de violences. Le second, 31 ans, lui aussi sans domicile fixe, est venu en Corrèze après une descente aux enfers, il y a un an, qui l’a plongé dans une dépression teintée de prise d’alcool et de cocaïne. Et tous les deux étaient, ce lundi, devant le tribunal correctionnel de Brive, pour des violences réciproques commises à l’arme blanche.
L’agresseur devenu l’agresséLes faits ont eu lieu vendredi dernier, à 20 h 30, dans le parc de la Guierle, à Brive. Selon plusieurs témoins et les images de la vidéoprotection, l'homme de 22 ans est venu importuner celui qui était assis sur un banc avec un autre ami. Le trentenaire, agacé, l’avait d’abord bousculé avant de lui asséner plusieurs coups de poing et de pieds. Le jeune barcelonais s’est saisi d’un couteau dans son sac, et s’est mis à courir après son rival.
« C’était pour lui faire peur. Après, j’ai réfléchi, j’ai remis le couteau dans le sac. C’est là qu’il est arrivé par-derrière », explique le plus jeune des protagonistes, contrôlé avec plus de trois grammes d’alcool dans le sang, « un état normal », selon l’intéressé qui n’avait consommé que de l’alcool depuis deux jours.
Une plaie important sur le flancPendant qu’il rangeait son couteau, son rival avait en effet sorti le sien pour venir le planter au niveau du flanc, lui infligeant une plaie nécessitant plus de dix points de suture. « J’étais en stress. Je regrette, il aurait pu mourir », explique le trentenaire à la barre. « Ce qui se réglait à coups de poing se règle maintenant au couteau. On assiste à une banalisation d’agression à l’arme blanche. Devant les familles, dans un parc qui plus est. C’est préoccupant », a déploré Émilie Abrantes, procureure de Brive.
Les deux hommes ont été reconnus coupables. Le SDF de 22 ans a été condamné à huit mois de prison avec sursis et une interdiction de paraître en Corrèze. Son rival de 31 ans a écopé de 12 mois de prison dont quatre ferme.
Pierre Vignaud
