Sa volonté d’être entraîneur, Joe Worsley l’a au plus profond de lui depuis des années. Cela remonte à sa riche carrière de joueur, ponctuée d’un titre de champion du Monde avec le XV de la Rose, en 2003.
« Je crois que je n’ai jamais été vraiment pleinement satisfait de l’approche individuelle de l’époque. Je m’étais toujours dit que j’aimerais essayer avec ma vision des choses », confie l’ancien 3e ligne qui a donc posé ses valises en Corrèze depuis trois semaines. Ou du moins une partie de ses valises car Joe Worsley passera les débuts de semaine en France avant de regagner l’Angleterre en milieu de semaine pour des raisons personnelles.
« Travailler avec un Landais et un Gersois, c’est... »« Je fonctionnais déjà de la sorte lors de ma dernière saison à Castres. Ce qui est important, c’est d’être clair très tôt dans la semaine. C’est vraiment notre maître-mot à tous les membres du staff », poursuit le technicien qui a donc retrouvé deux vieilles connaissances castraises : Pierre-Henry Broncan et David Darricarrère avec qui il avait été jusqu’en finale du Top 14, en 2022.
« Au CO, tout le staff était en symbiose. Dans une carrière, c’est rare, très rare. Alors quand Pierre m’a appelé après Noël pour me proposer de venir à Brive et que “Darri” en serait peut-être, je n’ai pas hésité. Travailler avec un Landais et un Gersois, c’est quelque chose hein (rires). J’aime leur façon d’appréhender le rugby et à Brive, le projet est planifié, solide. Je me rends compte de la ferveur des supporters en ville, quand ils viennent me parler. Il y a de belles choses à réaliser ici », poursuit Joe Worsley qui a, depuis trois semaines, aussi pris le temps de découvrir Arnaud Mela, Goderzi Shvelidze et Saïd Hirèche avec qui il travaille sur le secteur défensif.
« On prend nos marques avec Saïd. Moi, je le découvre et lui découvre aussi le métier d’entraîneur. On pense les mêmes choses dans notre approche, c’est important. Arnaud, je l’avais croisé quelques fois en après-match (rires) et Goderzi, j’avais eu beaucoup de très bons échos des Géorgiens. Ce sont des gars attachés au club », commente Joe Worsley qui avait passé la dernière Coupe du monde de rugby comme entraîneur de la sélection géorgienne, comme il l’avait aussi fait quatre ans plus tôt.
« Les joueurs peuvent avoir des meilleures idées »Y a-t-il une méthode Worsley ? Sur le terrain, l’Anglais n’est pas du style à donner de la voix à outrance. Il replace les joueurs, joue sur les détails. Calmement.
« La façon d’entraîner a évolué. J’aime échanger avec les joueurs, avoir aussi leur ressenti sur les choses. Les discussions joueurs - entraîneurs sont primordiales. On n’est pas dans une relation professeurs - étudiants. Ils peuvent avoir des idées meilleures que nous, il faut savoir les écouter pour qu’ils s’approprient le projet », explique le responsable de la défense corrézienne.
Benjamin Pommier
