De violents affrontements ont opposé, dans le nord du Mali, des soldats maliens accompagnés d’instructeurs russes, à des séparatistes et des jihadistes. Des morts sont dénombrés de part et d’autre, dont le commandant du détachement russe.
La semaine dernière, des combats ont opposé le Cadre stratégique permanent pour la défense du peuple de l’Azawad (CSP-DPA), regroupant les mouvements rebelles du nord du Mali, aux soldats de l’armée malienne accompagnés d’instructeurs russes de la société militaire privée (SMP) Wagner, à Tinzaouatene, à la frontière algérienne. Samedi 27 juillet, des images des batailles et de cadavres d’hommes blancs ont circulé sur les réseaux sociaux, indiquant un « revers » infligé par le CSP, aux militaires maliens et aux instructeurs russes.
Le CSP a affirmé avoir « définitivement anéanti » les colonnes russe et malienne, notant avoir mis la main sur un « important matériel roulant et armement ». « Les rares survivants des rangs FAMa et de la milice Wagner ont été faits prisonniers », précise le communiqué du CSP-DPA, qui déplore sept morts. De son côté, le GSIM a revendiqué avoir tué 50 « mercenaires » et 10 soldats maliens.
Le communiqué précise que les « militants », sans préciser s’il s’agit des rebelles ou des jihadistes du GSIM, ont de nouveau attaqué les musiciens (surnom donné aux membres de Wagner), mais l’attaque a été repoussée. Selon la déclaration, les attaques se sont intensifiées avec l’utilisation par les radicaux de « drones » et de « véhicules kamikazes », ce qui a entraîné des « pertes parmi les membres de la SMP Wagner et les soldats maliens ». Le dernier radiogramme du groupe Prud, reçu en fin d’après-midi, révélait que « nous sommes restés trois ». Wagner a annoncé la mort du commandant du détachement
Dans un communiqué diffusé le même jour, l’État-major général des armées maliennes a précisé que la « zone reste un bastion où ont convergé les terroristes et les trafiquants de tous genres », reconnaissant des pertes humaines sans en préciser le nombre.
De son côté, Wagner, dont les hommes étaient engagés aux côtés des soldats maliens, a fait une communication officielle lundi 29 juillet, bien que les autorités issues de la rectification de la transition de mai 2021 neuf mois après le coup d’Etat contre Ibrahim Boubacar Keita, nient la présence de la société privée au Mali.
Selon la déclaration publiée par la chaîne officielle de la compagnie privée de sécurité, les combats ont eu lieu du 22 au 27 juillet 2024 et ont opposé « les soldats des FAMa et les combattants du 13e Détachement d’Assaut de la SMP Wagner, sous la direction du commandant Sergueï Chevtchenko, indicatif Prud, à des militants » du « Mouvement de Coordination de l’Azawad (CMA) », et du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM), filiale sahélienne d’Al-Qaida au Maghreb islamique.
Revenant sur le déroulement des combats, Wagner souligne que « le premier jour, le groupe Prud a détruit la majeure partie des islamistes et a mis en fuite les autres. Cependant, une tempête de sable a permis aux radicaux, de se regrouper et de porter leur nombre, à 1 000 personnes. En conséquence, le commandement de la SMP Wagner a décidé de déployer des renforts dans la zone des combats, pour aider le 13e Détachement d’Assaut ».
Apanews