Les Anglais, qui l'emportent, étaient intouchables ?
Sur ce coup-là oui, malheureusement pour nous. Ils étaient ultra-favoris, mais on a vu qu'ils ont beaucoup vacillé. Tout en haut, il y a beaucoup plus de vent et ils ont failli tomber.
Vice-champion olympique dans ce cadre du château de Versailles et avec cette ambiance. Racontez-nous !
Ce n'est pas racontable, un stade de foot, c'est une rigolade à côté. Moi, j'ai fait un parcours de cross avec une ola de chaque côté pendant 5 km à 37 km/h de moyenne. J'ai halluciné, mon cheval, son surnom, ce sera Pégase maintenant, parce que ça l'a fait voler.
Vous n'aviez jamais vécu de telles sensations ?
À Badminton, le record, c'est 300.000 personnes, mais ils supportent surtout les Anglais et on ne scande pas votre nom, le nom de votre cheval ou les deux et là, c'était ça. 30 secondes avant d'arriver, j'entendais déjà mon nom au loin. C'était une sensation incroyable et pour rester dans sa bulle, ce n'est pas évident.
Aujourd'hui, vous sentiez cette pression de l'attente de la médaille ?
J'ai essayé de prendre du plaisir quand même. C'est facile à dire, à faire c'est beaucoup plus dur. Il faut être concentré et en même temps profiter de l'événement. J'ai essayé de faire de mon mieux, le cheval était bien donc ça m'a un peu décontracté, mais j'aurais préféré évidemment faire un sans-faute, on aurait mis plus de pression sur les Anglais. Comme à Tokyo et Rio, à un moment donné, on n'avait plus de médaille du tout. J'ai eu les pétoches.
Est-ce que cette médaille a une saveur plus forte parce que c'est à la maison ?
Je ne vais pas comparer les médailles, mais à Paris, ça aurait été vraiment triste de repartir sans médaille. On la voulait vraiment, on n'arrête pas d'en parler. On voulait l'or évidemment mais on ne peut pas dire qu'on est déçus d'avoir l'argent. La chance qu'on avait eu à Rio, c'est qu'on avait débloqué le compteur. Ici, on a laissé ça aux autres, ils ont été trop forts.
Propos recueillis par Romain Léger
