Capitale des Indes néerlandaises sous le nom de Batavia, Jakarta devrait officiellement perdre son statut de capitale alors que la métropole javanaise de plus de 10 millions d'habitants croule sous le trafic automobile et la pollution et est menacée par la montée des eaux.
Si Jakarta restera la capitale économique, Nusantara, sur l'île de Bornéo, projet emblématique du double mandat du président sortant, doit être la prochaine capitale politique et administrative mais le projet compte des mois, voire des années, de retard sur le calendrier.
La président Widodo doit assister à une cérémonie du drapeau à Nusantara le 17 août, date anniversaire de l'Indépendance de l'Indonésie et a invité pour l'événement de nombreuses personnalités, notamment des ambassadeurs et des investisseurs clés.
Mais l'ensemble du projet a pris beaucoup de retard et l'arrivée d'une première vague de milliers de fonctionnaires qui devaient s'installer dans la ville en septembre a déjà été reportée de plusieurs mois. De plus, le président doit encore prendre un décret pour officialiser le transfert de la capitale et la date.
"Nous sommes venus ici pour vérifier les derniers développements... en particulier la construction du palais (présidentiel). Je vois que tout suit son cours", a déclaré M. Widodo, dans un communiqué.
Le président, son épouse Iriana Widodo et plusieurs responsables sont arrivés sur place dimanche, accompagnés d'un certain nombre d'influenceurs indonésiens des médias sociaux.
Ils ont notamment emprunté une route à péage en construction qui relie Nusantara à la ville la plus proche, Balikpapan.
Le projet contesté du président Widodo, d'un montant de 32 milliards de dollars (29,4 mds EUR) est de transférer le Parlement, la présidence, mais aussi de nombreux fonctionnaires dans la nouvelle capitale.
Le gouvernement indonésien a pour objectif d'y installer une population de 1,9 million d’habitants d’ici à 2045, avec pour corollaire des activités humaines et industrielles au cœur de Bornéo.
L'implantation de la nouvelle capitale est fortement critiquée par les écologistes qui dénoncent la déforestation dans l'une des plus grandes étendues de forêt tropicale humide du monde.