MÉRINCHAL. Les perruches n'ont pas refait l'été. Lorsqu’on vit à proximité des oiseaux, on apprend tout naturellement à reconnaître le chant des plus familiers. Il y a comme cela une petite musique qui danse et chatouille l’oreille tout en la rassurant de la tranquillité du territoire.
L’intrusion d’un prédateur à pattes ou à ailes dans cet environnement serein sonne faux dans les becs des guetteurs qui passent en mode alerte. Les deux solutions les plus immédiates qui s’offrent aux passereaux sont le sauve-qui-peut ou le camouflage dans la végétation. Si le danger devient trop pressant, certaines espèces activent des systèmes d’auto-défense contre les intrus. Quand on ne fait pas le poids, rien de tel que le nombre et l’agitation du harcèlement pour paraître plus fort. La manière d’opérer des prédateurs, étant basée sur la discrétion et non sur la mauvaise publicité trop claironnante d’une manière de chasser, les contraint à battre rapidement en retraite pour mieux revenir plus tard. Cela dépendra des opportunités et de l’instinct.
Trois petits tours et puis s’en vontIl y a d’abord eu des sifflements furtifs et aigus qui ne ressemblaient en rien à un passereau de chez nous. Ces oiseaux sont ensuite allés en bord de toit, domaine réservé aux moineaux, et ils ont traversé une moitié de jardin pour se percher sur les rames de haricots : une, deux, puis trois perruches bien alignées comme dans une volière.
J’avoue que j’ai eu peur que l’invasion de la perruche verte à collier, qui colonise peu à peu l’hexagone, ait débuté, ce qui ne manquera pas d’arriver un jour ou l’autre. Les perruches de petit gabarit ont passé tout l’été et une partie de l’automne à découvrir le quartier. Depuis personne ne les a revues, elles se sont comme volatilisées dans l’air ambiant. Même si c’était un plaisir de les admirer, il faut tout de même avouer que tous les lâchers d’oiseaux exotiques constituent une menace pour l’équilibre des écosystèmes locaux.
