Son rêve de sacre mondial s'était brisé d'un rien sur l'Afrique du Sud (29-28) l'automne dernier, alors qu'il avait réussi à se remettre à temps d'une fracture à la pommette.
Neuf mois plus tard, la tête de gondole du rugby tricolore a conjuré le sort au Stade de France, théâtre jusque-là de la plus grande désillusion de sa carrière.
La médaille d'or décrochée samedi avec les Bleus du rugby à VII, grâce notamment à son doublé magistral en finale contre les invincibles Fidjiens (28-7), occupera très certainement une place de choix dans son armoire à trophées.
Elle était déjà garnie de quatre boucliers de Brennus (2019, 2021, 2023, 2024), la récompense remise au vainqueur du championnat de France, de deux Coupes d'Europe (2021, 2024) et d'un Grand Chelem dans le Tournoi des six nations (2022).
Il ne manque "que" le trophée Webb-Ellis des champions du monde, mais il faudra au moins patienter jusqu'en 2027, date du prochain Mondial, en Australie.
D'ici là, le demi de mêlée de 27 ans aura repris son quotidien de joueur de rugby à XV avec son club de Toulouse et l'équipe de France, à une date restant à déterminer.
Une longue pause?
Chambreur, l'entraîneur toulousain Ugo Mola avait noté en juin avant la finale du Top 14, remportée face à Bordeaux-Bègles grâce notamment à... un doublé de Dupont, que ce dernier n'avait "jamais eu autant de vacances".
C'est en partie vrai. Le meilleur joueur mondial de l'année 2021 a eu un peu moins de temps de jeu que les saisons précédentes grâce au programme sur-mesure concocté par son club et la Fédération française de rugby afin qu'il puisse préparer au mieux les JO.
Dupont est tout de même sur le pont depuis plus d'un an avec la préparation de la Coupe du monde et doit supporter au quotidien une pression à la hauteur des attentes médiatiques et sportives qu'il suscite.
"S'il est rincé et qu'il a l'impression de ne pas avoir coupé depuis un moment, il faudra qu'on se pose la question de sa récupération", avait soulevé l'hiver dernier le président du Stade toulousain Didier Lacroix.
Le nouveau champion olympique devrait quoi qu'il arrive manquer la reprise du Top 14 début septembre. Le reverra-t-on en bleu au Stade de France lors des tests de novembre ou coupera-t-il plusieurs mois, comme son ami Grégory Alldritt après le Mondial-2023?
Lui seul a la réponse. Cela dépendra surtout de sa capacité à se régénérer mentalement après ce sommet sportif et à se lancer de nouveaux défis. Ça tombe bien: il y a une Coupe du monde à aller chercher.