«Elle n’aime pas Israël», a martelé le 26 juillet l'ancien président Donald Trump lors d’un meeting de campagne en Floride. «C'est comme ça et ce sera toujours comme ça, elle ne changera pas», a poursuivi le candidat républicain à l'investiture suprême. Celui-ci a fustigé les positions sur le Proche-Orient de Kamala Harris, sa nouvelle opposante démocrate depuis le retrait de Joe Biden.
Plus tôt dans la journée, le milliardaire américain avait reçu dans sa résidence privée de Mar-a-Lago le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, au cinquième jour d'une visite aux États-Unis visant à renforcer le soutien de Washington à Israël dans la guerre qu'il mène contre le Hamas à Gaza.
Donald Trump a frontalement attaqué Kamala Harris, en la qualifiant notamment de femme de «gauche radicale» et en estimant que ses remarques à l'égard d'Israël, premier allié des États-Unis, étaient «irrespectueuses».
La veille, après s'être elle-même entretenue avec Netanyahou, la vice-présidente américaine avait affirmé avoir insisté auprès du Premier ministre israélien pour qu'il mette fin à une situation «catastrophique» en le «pressant» de parvenir «rapidement» à un cessez-le-feu.
«Nous ne pouvons pas détourner le regard de ces tragédies. Nous ne pouvons pas nous permettre de devenir insensibles à la souffrance et je ne resterai pas silencieuse», avait-elle notamment insisté devant la presse, évoquant les «enfants morts» et les «personnes désespérées et affamées fuyant pour se mettre à l’abri».
Devant ses supporters, Donald Trump a par ailleurs affirmé que Kamala Harris «n'aimait pas les Juifs». À noter que celle-ci est mariée à Doug Emhoff, un avocat de confession juive qui joue un rôle très actif dans les campagnes de la Maison Blanche contre l'antisémitisme.
Loin des postures plutôt discrètes du président sortant Joe Biden, qui privilégie avec Israël les pressions en coulisses, la vice-présidente américaine Kamala Harris a adopté une position plutôt franche par rapport au conflit qui fait rage à Gaza.
Ce revirement intervient au moment où l'appui de l'ex-président Obama (2009-2017), exprimé le 26 juillet, vient amplifier l'élan croissant pris par la campagne de Kamala Harris, qui bénéficie déjà d’une vague d’appui de la part de syndicats, de minorités ethniques, de personnalités publiques et de cadres de son parti depuis qu'elle a annoncé sa candidature.
Cette nouvelle dynamique est désormais visible sur le terrain, mais aussi sur les réseaux sociaux, alors que les sondages confirment un regain de popularité des Américains pour le camp démocrate.
Forte de ce regain, Kamala Harris s'est dite «prête» à débattre avec Donald Trump. Mais ce dernier a botté en touche jugeant pour l’instant «inopportune» l’organisation d’un face-à-face «tant que les démocrates ne se sont pas prononcés» sur sa candidature.