Le pays d’Huriel a décidé de rendre hommage, cet été, à Georges Sand, l’auteure des Maîtres Sonneurs, un roman qui raconte la vie des cornemuseux, à la fin du XVIIIe siècle, dans le Berry et le Bourbonnais.
Vingt-cinq œuvres originales et objetsLe premier temps fort du programme intitulé "La plume et le chemin" est l’exposition qui a été inaugurée, mercredi 19 juin, au donjon de la Toque, à Huriel. Près de vingt-cinq œuvres originales et objets ayant appartenu à la romancière sont exposés au premier étage de la forteresse militaire du XIIe siècle.
La collection provient du musée George-Sand et de la Vallée Noire qui se trouve à La Châtre, dans l’Indre. Vanessa Weinling, la directrice du musée, nous en dit plus.
Pouvez-vous nous parler en quelques mots du musée George-Sand ?
"Il faut savoir que le fonds du musée, c’est 6.000 œuvres qui ne sont pas toutes consacrées à George Sand. Le plus du musée, c’est que nous avons beaucoup de manuscrits originaux, d’objets qui ont appartenu à George Sand et à son entourage. Le musée est pour l’instant en période transitoire car c’est un tout petit musée ouvert au public qui doit bientôt devenir un grand musée. Cela veut dire que l’on ne présente qu’une infime partie de notre collection."Photo Florian Salesse
Pour quelles raisons avez-vous répondu favorablement à la demande de la communauté de communes du pays d’Huriel ?
Notre politique, c’est de dire que cette collection, elle appartient à tout le monde. C’est aussi une mission de service public que de pouvoir la diffuser au plus grand nombre. On répond généralement toujours de façon favorable quand les conditions sont remplies. En tant que musée de France, on a certaines exigences et c’est pour ça que nous installons nous-même l’exposition. Il y a aussi des exigences de conservation et présentation.
Pour la sélection des pièces, nous avons tenu compte des demandes de la communauté de communes. C’est pour cela qu’on est dans une présentation très générale de George Sand et qu’on ne rentre pas dans des thématiques comme le féminisme par exemple.
On a voulu présenter des portraits d’elle, quelques correspondances où on voit son écriture, des éditions originales… Cette exposition, c’est aussi un clin d’œil assez amusant entre Huriel et La Châtre puisque le roman des Maîtres Sonneurs commence à Noyant et se termine à Huriel.Photo Florian Salesse
Vous allez présenter un exemplaire des Maîtres Sonneurs ?
Tout à fait mais ce n’est pas un exemplaire original. En fait, on ne voulait pas faire un focus complet sur les Maîtres Sonneurs et ne parler que de ça.
Certaines œuvres méritent-elles un coup d’œil particulier ?
Oui. Il y a par exemple un très beau buste réalisé par le sculpteur Aimé Millet qu’on va mettre près de la fenêtre sous une cloche. On a un portrait de George Sand peint, on a des gravures. On a aussi son presse-papiers qui vient parler du mythe et de l’icône qu’elle est encore aujourd’hui.
"De son vivant, elle était l’égal d’Hugo"George Sand, c’est donc toujours tendance ?
Absolument. La maison où elle a vécu à Noyant fait 35.000 visiteurs par an. Notre petit musée, on est sur 5.000 visiteurs sur une saison très courte. Avec le nouveau musée, on compte faire beaucoup plus avec une approche très contemporaine. L’an passé, on a fait une expo George Sand écolo ?, preuve d’une certaine modernité.
On peut aussi s’interroger sur le fait que George Sand est aujourd’hui une icone du féminisme. C’est quelqu’un de très actuelle qui a toujours prôné l’exemplarité beaucoup plus que d’autres écrivains. Si on devait la comparer avec un contemporain, ce serait Victor Hugo. De son vivant, elle était l’égal d’Hugo.
Après, son image a été un peu dépréciée et on l’a réduit à une femme qui écrivait des bleuettes sentimentales dans le Berry alors que c’est une femme très engagée sur un plan politique.
Horaires. L’exposition est visible au donjon de la Toque, à Huriel, du mercredi au dimanche de 14 heures à 18 heures jusqu’au 22 septembre.
Fabrice Redon