À peine a-t-il déballé ses cartons au 10 Downing Street que Keir Starmer dévoile déjà des projets d’envergure sur le front climatique. Le nouveau Premier ministre britannique a annoncé, ce jeudi 25 juillet, un grand plan pour les énergies vertes. Son ambition ? Faire du Royaume-Uni un "leader mondial" en matière d’énergies renouvelables.
"Je veux gagner la course à l’énergie propre : nous avons le potentiel, les ports, les travailleurs, les talents, et maintenant, un gouvernement déterminé à saisir ses opportunités", a fait valoir le chef du gouvernement travailliste, en marge d’un déplacement au nord-ouest de l’Angleterre, où il a confirmé qu’un projet de loi avait bien été déposé au Parlement, pour un vote prévu le 5 septembre prochain.
Un texte dont la clef de voûte se niche dans la création d’une société publique d’investissement, fer de lance de la transition énergétique outre-Manche. Et avant même sa naissance officielle, son nom est déjà trouvé : Great British Energy (GB Energy). Sorte d’EDF à l’anglaise, note le quotidien britannique The Guardian, qui sera pleinement dédié au développement des énergies renouvelables.
Cette entité "possédera, gérera et exploitera des projets d’énergie propre", explique le site Internet du gouvernement britannique, qui prévoit une dotation quinquennale de quelque 8,3 milliards de livres - soit près de 10 milliards d’euros. Une somme qui devrait permettre à GB Energy d’investir dans un florilège de technologies de pointe : "éoliennes flottantes, l’énergie marémotrice, captage du carbone, ou encore nucléaire", a notamment indiqué Keir Starmer.
Mais conformément au plan visant à alimenter en énergie durable une vingtaine de millions de foyers d’ici à cinq ans, GB Energy se concentrera dans un premier temps sur l’éolien en mer. Un projet d’infrastructures maritimes rendu possible par le partenariat noué avec le Crown Estate (Domaine de la Couronne en français, NDLR), soit l’institution en charge de la gestion du portefeuille immobilier et foncier de la Royal Family, qui comprend une grande partie des fonds marins britannique.
À la faveur de cet accord, l’exécutif espère générer jusqu’à 60 milliards de livres - soit 71,5 milliards d’euros - d’investissements dans le secteur et de susciter un nouvel élan au sein des industriels en faveur des énergies vertes. Car si la GB Energy doit en partie être financée par les recettes de la taxe sur les énergies fossiles, Keir Starmer espère aussi attirer des investissements privés.
GB Energy "travaillera avec le secteur privé pour développer l’énergie propre dont nous avons besoin, […] et générer des bénéfices pour le contribuable", a notamment détaillé Ed Miliband, ministre de la Sécurité énergétique et de la neutralité carbone. Car le gouvernement ambitionne aussi de réduire la facture d’énergie des foyers et de créer plusieurs centaines de milliers d’emplois.
Au total, "650 000 sur l’ensemble du pays d’ici à 2030", selon le site officiel du gouvernement. Ce, uniquement en "exploitant la puissance des énergies vertes", a promis Keir Starmer, qui en a profité pour fustiger le bilan de ses prédécesseurs et de quatorze années d’exécutifs conservateurs.
Résultat : "Nous avons perdu une décennie d’opportunités pour booster notre sécurité énergétique", persifle le locataire du 10 Downing Street. Ainsi, la GB Energy a également pour objectif de rétrécir la dépendance aux importations, auprès de ceux que Keir Starmer désigne, comme des "dictateurs étrangers".