M. Biden, qui vient d'annoncer qu'il renonçait à briguer un second mandat, doit tenter de faire davantage pression sur M. Netanyahu dans l'espoir d'arriver à un accord de cessez-le-feu dans la guerre dévastatrice à Gaza, déclenchée par une attaque du Hamas en Israël le 7 octobre.
Reste à savoir si le responsable israélien, dont les relations avec le président démocrate sont notoirement compliquées, y sera réceptif, d'autant plus que M. Biden quittera la Maison Blanche dans quelques mois.
Le président américain a continué à afficher son fort soutien à Israël depuis le début du conflit, enlaçant même M. Netanyahu à l'aéroport de Tel-Aviv lors d'une visite dans la foulée des attaques.
Mais il s'est montré de plus en plus critique au fur et à mesure qu'augmentait le bilan des victimes civiles à Gaza.
Mercredi, un haut responsable de l'administration américaine a affirmé que le président allait essayer de combler quelques "lacunes finales" lorsqu'il recevra M. Netanyahu à la Maison Blanche.
Les négociations en vue d'un accord de cessez-le-feu à Gaza et de libération d'otages sont "en voie de conclusion", a assuré ce responsable sous couvert de l'anonymat.
"Je ne m'attends pas à ce que la rencontre (avec M. Netanyahu) soit un oui ou non, ce sera plutôt un +comment comblons-nous les lacunes finales?+", a-t-il dit.
Dans ces négociations, "il y a des choses dont nous avons besoin de la part des Israéliens, pas de doute. Mais il y a aussi des éléments-clés qui sont uniquement entre les mains du Hamas parce que les otages sont entre les mains du Hamas", a-t-il poursuivi.
Une éventuelle trêve dépend désormais d'un petit nombre de questions relatives aux modalités d'entrée en vigueur d'un accord, le Hamas ayant assoupli sa demande d'un retrait total d'Israël, a notamment indiqué le responsable.
Boycott
Jeudi, M. Netanyahu rencontrera également la vice-présidente Kamala Harris, désormais candidate démocrate à la Maison Blanche.
Cette dernière avait justifié son absence lors du discours, mercredi, du Premier ministre israélien devant le Congrès par un déplacement déjà prévu.
Mais les déclarations de Kamala Harris sur la guerre à Gaza laissent entrevoir un possible changement par rapport à la politique de Joe Biden sur Israël.
Si l'ex-sénatrice de 59 ans n'a jamais contredit le président Biden sur le sujet, elle a à plusieurs reprises été la responsable américaine à réclamer le plus fort un cessez-le-feu.
M. Netanyahu se rendra ensuite vendredi en Floride, à l'invitation de Donald Trump avec lequel il dit s'entendre à merveille. Il a d'ailleurs longuement remercié l'ex-président et candidat de la droite à la présidentielle de novembre dans son discours devant les élus à Washington.
Pendant cette adresse devant le Congrès, les républicains l'ont fortement applaudi, l'ovationnant même des dizaines de fois alors que plus de 60 élus démocrates, dont l'ancienne "speaker" Nancy Pelosi, ont boycotté son discours.
Ils condamnent sa conduite de la guerre qui s'est traduite par des dizaines de milliers de morts palestiniens -- 39.145 selon un dernier bilan du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas -- et une catastrophe humanitaire.
Non loin du Capitole, des milliers de manifestants se sont rassemblés pour protester contre la venue de M. Netanyahu, qualifié de "criminel de guerre" par plusieurs pancartes.