Il était un peu plus de 15 h 30, ce mercredi, lorsque Jérémy Rozier est entré en scène sur la pelouse du Stade de France. Une grosse respiration, un « tcheck » à sa droite pour son premier assistant Francisco Gonzalez, un autre pour le second Paulo Duarte et l’arbitre français pouvait enfin donner le coup d’envoi de la compétition olympique en rugby à 7, avec ce match Australie-Samoa.
Un rêve éveillé pour l'arbitre clermontois âgé de 33 ans. Mais aussi un réel soulagement. Car tout a failli virer au cauchemar il y a quelques semaines. Officiant sur le World Rugby Sevens depuis 2018 (196 matchs au total), Jérémy Rozier s’est sérieusement blessé à un pied (fracture du cinquième métatarse) lors de l’ultime étape à Madrid, au début du mois de juin.
Une véritable tuile et de douloureux souvenirs pour celui qui avait déjà manqué les JO de Tokyo après une rupture des ligaments croisés antérieurs, à seulement un mois du début de la compétition.
Il avait manqué les Jeux de Tokyo...« J’ai dû faire preuve de résilience après ma blessure. Quand on m’a annoncé huit à dix semaines d’indisponibilité, je voyais encore tout s’écrouler », a confié Jérémy Rozier au site officiel de la FFR.
Mais il n’a pas voulu se résoudre à la fatalité. En véritable athlète (il possédait les meilleurs tests d’efforts des arbitres du Top 14), le Clermontois a tout fait pour raccourcir les délais annoncés.
Jérémy Rozier a notamment pris le risque de se faire opérer à Lyon dans la foulée pour entamer par la suite une rééducation express, avec du renforcement musculaire et une nutrition poussée. Une abnégation qui a payé puisque après seulement six semaines, le Clermontois était déjà sur pied.
Lorsqu’il a foulé, ce mercredi, la pelouse du Stade de France, l’arbitre a forcément repensé à tous ces moments de galère. La suite de sa compétition dépendra désormais des résultats de l’équipe de France. Mais au fond, qu’importe, Jérémy Rozier a déjà réussi ses Jeux olympiques.
Arnaud Clergue