Le projet d’installation du crématorium de la Haute-Loire avance, mais sans doute pas assez vite du point de vue des crématistes, qui attendent depuis… une quarantaine d’années un tel service. Nous l’évoquions il y a à peine plus d’un an (en juin 2023) lorsque le choix du site, à Saint-Christophe-sur-Dolaizon, était dévoilé en conseil d’agglomération.
OGF s’est fixé l’objectif de 500 à 600 crémations au cours de la première année de fonctionnement.Pourtant, le processus se poursuit respectant les étapes administratives. Début août, sur le terrain qui recevra le crématorium, se dérouleront des fouilles archéologiques préventives à la demande de la préfecture. « De tels sondages ne sont pas systématiques », admet Emmanuel Evezard, responsable du projet pour le groupe OGF (connu à travers sa marque PFG). Ce groupe, le leader en France des funérailles se charge avec son partenaire Elysio de la conception, l’exploitation et la gestion de la structure en délégation de service public pour 27 ans. Les porteurs du projet croisent les doigts pour que le résultat des sondages ne vienne pas retarder le bon déroulement du projet.Jean-Antoine Gourinal, directeur des crématoriums du groupe préfère voir dans ces fouilles « une sécurité », plutôt qu’une contrainte : « Nous avons, dit-il, déposé un dossier auprès de la DREAL, préalablement à l’enquête publique. L’analyse environnementale est en cours ».La procédure d’autorisation préfectorale doit en passer par l’avis de la DREAL. Sachant que le dossier a été déposé au début de ce mois de juillet, une réponse environnementale pourrait intervenir à la rentrée. Viendra ensuite le temps plus « politique » de l’enquête publique avec recueils des avis, cet automne.
« Nous y allons confiants. Au cours du premier trimestre 2025, nous devrions obtenir une autorisation préfectorale » .
Le permis de construire sera déposé en principe en même temps que le déclenchement de l’enquête publique.Le délégataire cherche à ne pas perdre de temps. Son objectif : obtenir l’autorisation de construire parallèlement à l’aval de la préfecture. En d’autres termes, le début du chantier est attendu au printemps 2025. La construction doit durer un an.OGF est rompu à ces procédures avec 94 délégations à ce jour, dont 78 crématoriums en activité dans l’hexagone (16 en étude et construction à l’instar de celui de Saint-Christophe-sur-Dolaizon).Les crémations avoisinent 50 % des obsèques actuellement. Mais avec de grosses variations régionales. « Dans le Nord et dans l’Est, nous sommes déjà sur des taux de 70 %. En Bretagne et dans le Sud-Ouest, on est en dessous de la moyenne nationale », précise Jean-Antoine Gourinal.En Haute-Loire, le projet prévoit une ligne de crémation (qui représente une part importante des 3,12 M d’euros d’investissement) avec possibilité d’une extension avec une deuxième ligne, pour répondre à la demande.OGF s’est fixé l’objectif de 500 à 600 crémations au cours de la première année de fonctionnement. Le bâtiment accueillera également, une salle de cérémonie, un bureau d’accueil. Une autre aile toute proche comprendra une salle de convivialité. Autour, on trouvera parking, espaces verts, puits de dispersion et jardin du souvenir. Lorsqu’un crématorium est installé en centre-ville et a fortiori quand il est proche d’un cimetière, le jardin du souvenir ne s’impose pas forcément. Il est destiné aux familles qui ne souhaitent pas emporter les cendres et les disperser ailleurs.Les rejets ont représenté la pierre d’achoppement dans les précédents projets en Haute-Loire. Le délégataire est donc attendu et se doit de pouvoir répondre aux éventuels détracteurs, même si la configuration des lieux ne semble pas poser de contraintes particulières. Les premières habitations sont relativement éloignées.Jean-Antoine Gourinal insiste donc sur les normes en vigueur, pour la ligne de crémation filtrée avec des contrôles bisannuels obligatoires et la production de rapports qui seront transmis à l’agglomération.La structure doit employer trois ou quatre personnes. Elle sera ouverte en semaine et le samedi matin. Le crématorium du Puy tant désiré devrait donc fonctionner, en principe, au cours des premiers mois de l’année 2026.
Philippe Suc
La zone de la Clé des champs prête à accueillir le crématorium
Le terrain qui doit accueillir le futur crématorium est idéalement placé à quelques centaines de mètres de la RD 589, et occupe une place centrale dans le département. La parcelle se situe juste derrière le stade, elle jouxte le parc photovoltaïque. La commune se charge d’aménager l’accès principal longeant les petits chalets du complexe l’Odyssée.Des fouilles préventives sont prévues d’ici quelques jours sur la zone.Une partie de cette parcelle de 11.000 m² en forme d’équerre doit recevoir les bâtiments du crématorium. Le maire de Saint-Chistophe-sur-Dolaizon, Daniel Boyer, espère réserver les 5.000 m² restants, à une ou deux autres entreprises. Un projet qui pourra se réaliser dans un second temps. L’édile voit l’opportunité d’aménager la zone de la Clé des Champs, qui avait longtemps été laissée un peu en déshérence. Une zone revenant pour partie à l’Agglomération, pour partie à la commune. Ainsi le terrain du parc solaire (plus de 28.000 panneaux répartis sur une surface de plus de 17 hectares) appartient à la fois à l’Agglomération et à la commune. La zone artisanale est communautaire tandis que le terrain du crématorium est communal. Pour cet aménagement le PLU (plan local d’urbanisme) a dû être modifié pour changer la destination de la zone jusqu’ici réservée au loisir. « Le conseil municipal a accepté à l’unanimité le projet. C’est une chance pour la commune d’avoir été retenue », commente Daniel Boyer. Saint-Christophe-sur-Dolaizon a été choisie face à deux autres lieux possibles : Cussac-sur-Loire et Craponne-sur-Arzon. Daniel Boyer appelle de ses vœux la création d’un espace d’accueil pour les familles où les membres réunis le temps des obsèques, pourraient se retrouver.
