"Dès que j'ai entendu que c'était Harris, je l'ai découpé" pour enlever le nom du président Joe Biden "et scotché", raconte-t-il à l'AFP, fier de son bricolage lui ayant permis d'avoir rapidement une signalétique au seul nom de Kamala Harris, vice-présidente des Etats-Unis et désormais candidate à la Maison Blanche.
Le retrait de Joe Biden dimanche de la course "galvanise les gens" et "je pense que nous allons avoir une vague bleue", couleur des démocrates, confie cet infirmier de 70 ans, assis dans le jardin de sa maison située dans un quartier résidentiel.
Et, pour prendre le relais, il ne faisait pas de doute dans son esprit que ce devait être la vice-présidente, "parce que si on ne choisit pas Kamala Harris, on perd l'élection".
"Je suis optimiste", ajoute-t-il.
"Elle va réduire (Donald Trump, candidat républicain) en pièces parce qu'elle est déjà sur le coup. La procureure contre le repris de justice", relève M. Leiner, en référence à la carrière de magistrate de la première et à la récente condamnation pénale du second.
A quelques mètres, dans son cabanon, des dizaines de pancartes d'anciennes campagnes électorales et de sensibilisation sociétales s'empilent.
Emotion
Comme lui, Jimmy Spang Jr n'en est pas à sa première campagne et il connaît "Oncle Joe" depuis l'époque où celui-ci était sénateur des Etats-Unis (1973-2009).
"Je suis allé le chercher plusieurs fois à l'aéroport, je le considère comme un ami", raconte-t-il à l'AFP, assis à sa table habituelle dans l'historique restaurant Ritz Barbecue -- sa "salle de conférence" --, connu pour ses glaces.
A quelques pas se trouve le champ de foire d'Allentown, dont il a assuré la sécurité pendant très longtemps.
"Joe est un homme bon", insiste-t-il, la gorge serrée, avant de fondre en larmes. "Je suis bouleversé parce qu'il n'a rien fait de mal. Il ne mérite pas la façon dont il a été traité".
"Si Joe soutient Kamala, je soutiens Kamala. Parfois, la meilleure défense est une bonne attaque", estime M. Spang, 66 ans.
Retraité de la société de sécurité qu'il a fondée et dont il porte le blason sur son polo, il est désormais chargé de la sécurité des événements pour le comité démocrate local.
Kamala Harris va "reprendre le flambeau" et elle "va y arriver" car elle a "l'esprit d'un procureur", affirme M. Spang, très ému en particulier à l'idée d'une seconde présidence Trump.
"Si Trump l'emporte, le pays sera en grand danger à cause de la discorde semée par les gens qui contrôlent sa campagne", craint-il.
Pour Shapiro
Pour Bill Leiner, l'infirmier, la seule motivation de la candidature du milliardaire est "d'éviter d'aller en prison, comme l'a fait (le Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu".
Reprochant les mensonges du républicain "aussi nombreux que les gouttes de l'averse qui vient de tomber", il se dit "très optimiste" sur le fait que Kamala Harris ne va en faire qu'une bouchée en "le confrontant aux faits".
Concernant leur favori pour la vice-présidence, les deux militants avancent le même nom: Josh Shapiro, gouverneur démocrate de Pennsylvanie, l'un des "swing states", ces Etats clés qui devraient être décisifs en novembre.
Le duo Harris et Shapiro -- ou "Kamala et Josh", comme il en parle --, c'est une "union sacrée", lance Jimmy Spang, imaginant un Joe Biden dans un rôle de sage et, pourquoi pas, avec un poste de "conseiller spécial" à la Maison Blanche.
Sans être engagé dans la campagne, J. Marc Rittle évoque "le grand espoir et l'enthousiasme" qu'il a ressentis en apprenant le renoncement de Joe Biden.
"Dans mon secteur, nous n'avons pas vraiment d'autre choix que de voter bleu", explique le directeur exécutif de New Bethany, organisation à but non lucratif d'aide aux personnes en difficultés économiques et sociales.
"Je suis pour Harris. (...) Je pense vraiment qu'une administration Harris nous emmènera loin", ajoute-t-il. "Votez bleu", enjoint-il.