Un pas de plus vers la création d’un État palestinien ? Ce 23 juillet à Pékin, où ils étaient réunis depuis le 21 juillet, les dirigeants des 14 factions palestiniennes ont signé une déclaration visant à «mettre fin à la division et à renforcer l'unité palestinienne», a annoncé la diplomatie chinoise. Le Fatah, qui domine l’OLP (Organisation de libération de la Palestine), est en froid avec le Hamas depuis que ce dernier a chassé l'Autorité palestinienne de Gaza en juin 2007.
«Le fait le plus marquant est l'accord prévoyant la formation d'un gouvernement intérimaire de réconciliation nationale pour la gouvernance d'après-guerre de Gaza», a déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, après la signature du document par les factions palestiniennes. Le chef de la diplomatie chinoise a également déclaré que le «résultat principal» était que l’OLP était le seul représentant légitime du peuple palestinien.
Pékin soutient les factions palestiniennes dans leur tentative de réconciliation par le dialogue, a pour sa part déclaré la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning. Celle-ci a réaffirmé que Pékin soutenait «fermement la juste cause du peuple palestinien dans le rétablissement de ses droits nationaux légitimes», espérant «l'unité et l'indépendance de son État dans les meilleurs délais».
Ce n'est pas la première fois que Pékin agit en faveur d'une pacification du Moyen-Orient : en avril 2023, l'Iran et l'Arabie saoudite avaient scellé leur réconciliation sous l'égide de la Chine.
Selon leur déclaration commune, que s’est procurée la chaîne libanaise Al Mayadeen, les factions palestiniennes veilleront à la mise en œuvre des clauses de cet accord «avec l'aide de l'Égypte, de l'Algérie, de la Chine et de la Russie».
Dans ce document, selon la même source, les signataires s’engagent «en faveur de la création d'un État palestinien indépendant avec al-Qods [Jérusalem] comme capitale», conformément aux résolutions onusiennes 181 et 2334, respectivement adoptées par l’Assemblée générale des Nations unies en novembre 1947 et par le Conseil de sécurité en décembre 2016. La première recommande le partage de la Palestine entre un État arabe et un État juif, la seconde exige d’Israël l’arrêt immédiat de la colonisation en Cisjordanie, territoire occupé par l’État hébreu depuis 1967.
Cette occupation a été jugée «illégale» par la Cour internationale de justice, dans un avis rendu le 19 juillet. Un avis salué par les factions palestiniennes dans leur déclaration commune.
De son côté, la diplomatie israélienne a fustigé le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas pour avoir signé avec le mouvement islamiste Hamas un accord sur l'après-guerre à Gaza, conclu en Chine. «Au lieu de rejeter le terrorisme, Mahmoud Abbas étreint les meurtriers et les violeurs du Hamas, révélant ainsi son vrai visage», a déclaré Israël Katz sur X (ex-Twitter). «En réalité, cela n'arrivera pas, car le Hamas sera écrasé et Abbas observera Gaza de loin», a-t-il ajouté dans son communiqué.
Hamas and Fatah signed an agreement in China for joint control of Gaza after the war. Instead of rejecting terrorism, Mahmoud Abbas embraces the murderers and rapists of Hamas, revealing his true face. In reality, this won’t happen because Hamas's rule will be crushed, and Abbas… pic.twitter.com/JZMqeMqH5J
— ישראל כ”ץ Israel Katz (@Israel_katz) July 23, 2024
Dans la nuit du 17 au 18 juillet, à 68 voix contre 9, la Knesset a adopté une résolution s'opposant «fermement à la création d'un État palestinien à l'ouest du Jourdain», c’est-à-dire en Cisjordanie. Dans ce texte proposé par un député de droite de l'opposition, les députés israéliens estiment que la constitution d’un tel État «au cœur de la terre d’Israël» représente «un danger existentiel pour l'État d'Israël et ses citoyens» et «va perpétuer le conflit israélo-palestinien et déstabiliser la région».