En février 2023, le prévenu et sa future victime, de neuf ans sa cadette, se rencontrent dans un bar du Puy. Un an et demi plus tard, le voilà à la barre du tribunal pour des violences conjugales commises samedi 20 juillet dernier. Après une journée barbecue très arrosée, le couple se rend chez les parents de la jeune femme pour prolonger la fête et déposer sa fille, née d’une autre union. C’est sur le trajet du retour que les violences éclatent.
Une extrême violence décrite par la victimeNon loin du domicile de la victime de 25 ans, sur le bassin du Puy, le prévenu s’agace en apprenant qu’elle n’a pas prévu de passer la soirée avec lui. « Il s’est énervé et les coups ont commencé quand j’ai arrêté la voiture », témoigne-t-elle devant les policiers le soir des faits. Coups de poing, gifles, coup de pied à la cuisse et insultes à foison… La jeune femme dépeint une scène d’une extrême violence. Un récit contesté par la défense, photos à l’appui. « Sa description des faits ne colle pas avec le certificat médical », lance Me Victorine Pierot au tribunal.Contusions aux avant-bras, lésion superficielle à la lèvre inférieure et petit doigt égratigné : le prévenu ne nie pas l’altercation, mais donne sa version. « Il n’y a eu ni coups ni violence physique. Je reconnais l’avoir sortie de force de la voiture et d’avoir égratigné son doigt en lui arrachant la clé des mains, mais je ne l’ai pas tapée », affirme le trentenaire, condamné en 2020 pour conduite en état d’ivresse.Le couple semblait battre de l’aile. La tension était montée d’un cran et les prises régulières d’alcool et de cocaïne du Ponot n’ont fait qu’aggraver la situation. Interrogée par la police, une voisine du couple expliquait « entendre des bruits réguliers de dispute » depuis le mois de mars. Et ce, « une dizaine de fois ». Un témoignage qui n’a, semble-t-il, pas déstabilisé le prévenu qui paraissait minimiser la gravité des faits reprochés. « Cela me semble étrange, je n’ai jamais levé la main sur elle. »
« Monde parallèle »Tout au long de son jugement le plâtrier-peintre de formation s’est positionné comme victime dans cette affaire. « Quand je consomme de l’alcool et de la cocaïne, je ne sens pas que mon comportement change. Je suis quelqu’un de festif, mais pas agressif. C’est elle qui peut justement le devenir », lâche-t-il au procureur qui l’interrogeait sur ses addictions.Accusé de « vivre dans un monde parallèle » par le parquet, le prévenu a été reconnu coupable par le tribunal. Tous les éléments et les témoignages étaient contre lui, malgré des « incohérences » mises en exergue par la défense. « On essaye de dépeindre un portrait trop grand pour mon client ». Finalement, le Ponot a été condamné à neuf mois de prison avec sursis. Il devra traiter ses problèmes d’alcool et drogue. Il lui est également interdit de rencontrer sa victime et de paraître à son domicile.