Loin du centre-ville de Commentry, au carrefour de cinq routes, au 1, avenue des Rémorêts, l’Oasis porte bien son nom. Derrière le comptoir, Marie-Thérèse Grégoire et son mari Patrick Grégoire accueillent depuis 1992 les clients avec une bienveillance réconfortante qui offre une atmosphère familiale à ce bar-restaurant. "Ce ne sont plus des clients mais des amis", pointe Patrick, que tout le monde appelle de son surnom hérité de son grand-père, "Topet".
Et pour les amis, la gérante est aux petits soins et se met en quatre. Lorsque Jean-Claude arrive, l’habitué a tout juste fini de s’asseoir, qu'elle lui sert son grand café sans qu’il ait eu besoin de demander. Même chose quand Albert pousse la porte avant midi, Patrick Grégoire sait déjà ce qu’il veut. "Lui, c’est un demi", glisse-t-il.
Du café filtre et de l’extra frais en cuisineLe couple soigne aussi ses clients dans la qualité de ce qu’il leur mitonne. Le café coule doucement dans une cafetière filtre et la propriétaire ne cuisine que de l’extra frais comme elle le ferait pour sa propre famille.
"Je fais les courses tous les jours. Les services vétérinaires n’en sont pas revenus quand ils ont vu la propreté de la cuisine", note avec une certaine fierté Marie-Thérèse Grégoire.La qualité des produits et la propreté de la cuisine ont impressionné les services de l'État.
Lorsqu’il a refait le bar-restaurant, le couple n’a d’ailleurs pas mis de porte à la cuisine.
"Il faut que les clients puissent voir ce qui se passe en cuisine. On n’a rien à cacher."
Marie-Thérèse Grégoire
"On ne pouvait pas fermer en juillet et août car les entreprises qui viennent faire l’entretien des usines ne voulaient pas manger ailleurs que chez nous !", justifie Patrick Grégoire.
Patrick a rejoint définitivement Marie-Thérèse derrière le comptoir quand il a pris sa retraite.
Des retraités toujours en activitéÀ la retraite à présent, les deux ne peuvent s’empêcher de faire du rab’.
"J’aurai 70 ans en janvier. Notre fils nous dit d’arrêter et de vendre mais si j’arrête où iront manger les clients ? Par contre on ouvre que jusqu’à 13 h 30 et je ne fais plus à manger samedi et dimanche. J’ai aussi arrêté le tabac mais j’ai gardé La Montagne car les clients aiment bien lire le journal."
Avec ses après-midi de libre, la gérante peut enfin s’octroyer un peu de temps pour elle. Elle s’adonne à sa passion pour les boules lyonnaises.
Derrière le comptoir
Native de Domérat, Marie-Thérèse Grégoire est arrivée à Commentry en 1975. C’est là qu’elle a rencontré Patrick, Commentryen de souche. Ils se sont mariés en 1977. Il travaillait à la forge pendant qu'elle faisait du maintien à domicile, tout en donnant un coup de main dans le bar d’une amie.
"Un jour, on a demandé à Gilbert Dumery si ça ne l’intéressait pas de vendre."
Devant le comptoir
Jean-Claude, retraité. "J’habite à Brégère. Comme je n’ai pas de voiture, je vais à Commentry à pied. Je marche 8 km, 8,5 km. Je m’arrête à l’Oasis. C’est sur ma route, ça me repose. C’est agréable. "
Albert, dit “Pépé”, retraité. "Je viens ici depuis vingt ans par à-coups. Par contre, ma femme est décédée depuis huit ans et maintenant, je viens tous les jours pour manger. Tout me plaît ici, l’accueil, la cuisine, les gens…"
Fidèles. "Quand j’ai repris, il y a trente-deux ans, il y avait douze pépés qui venaient tous les jours depuis des années. Ils sont plus que deux maintenant", regrette Marie-Thérèse.
Commandes. L’une des pharmacies de Commentry a également l’habitude de passer commande le midi à l’Oasis, qui lui cuisine des pâtés aux pommes de terre, des quiches…
Horaires. L’Oasis est ouvert tous les jours de 7 h 30 à 13 h 30. Contact au 04.70.64.33.86.
Florence Farina : texteFlorian Salesse : photos