Dernier soutien de taille obtenu par la première femme vice-présidente de l'histoire des Etats-Unis, celui de la ténor démocrate Nancy Pelosi. L'ancienne présidente de la Chambre américaine des représentants a écrit sur X avoir "pleine confiance" en Kamala Harris pour conduire les démocrates à la victoire lors du scrutin du 5 novembre.
De son côté la vice-présidente de 59 ans n'a pas évoqué cette échéance électorale dans sa première prise de parole depuis dimanche, forte en symbole car faite à la Maison Blanche, tandis que le président est en convalescence hors de Washington. Elle a salué le bilan de Joe Biden, "sans équivalent dans l'histoire moderne".
Kamala Harris s'était déclarée la veille prête à "remporter l'investiture" lors de la convention démocrate mi-août à Chicago, ayant obtenu le soutien du président, usé par ses 81 années.
Toutefois, certaines grandes figures démocrates, comme l'ancien président Barack Obama ou le chef des démocrates au Sénat Chuck Schumer, n'ont pas encore apporté un appui direct à celle qui est également la première vice-présidente noire.
En huit jours seulement, la course à la Maison Blanche a connu deux rebondissements historiques majeurs qui ont complètement rebattu les cartes d'une élection qui ne passionnait guère les Américains: d'abord la tentative d'assassinat de Donald Trump le 13 juillet, puis le coup de tonnerre dimanche du retrait de Joe Biden, contraint à céder sous la pression de son propre camp.
Désormais probablement le plus vieux candidat dans la course, à 78 ans, Donald Trump n'a pas manqué de continuer à ironiser sur les capacités mentales du président. "Joe Biden ne se souvient pas d'avoir abandonné la course hier !", a-t-il raillé sur son réseau social.
Soutien d'ex-potentiels rivaux
C'est confiné dans sa villa balnéaire du Delaware, pour soigner un Covid, que Joe Biden a annoncé son intention de passer le flambeau.
"Je pense qu'il est dans l'intérêt de mon parti et du pays que je me retire et que je me concentre uniquement sur l'exercice de mes fonctions de président", a-t-il écrit, vaincu après des semaines de doutes sur son acuité mentale.
A un mois de la convention qui aurait dû l'introniser candidat, il a également annoncé qu'il s'adresserait au pays "plus tard cette semaine".
La vice-présidente a rapidement reçu le soutien appuyé de Bill et Hillary Clinton, mais aussi de plusieurs gouverneurs importants, dont certains considérés comme de potentiels rivaux: Gretchen Whitmer (Michigan), Gavin Newsom (Californie), Wes Moore (Maryland), Andy Beshear (Kentucky) ou encore J.B. Pritzker (Illinois).
Les soutiens sont aussi venus d'une ribambelle d'élus démocrates, de l'aile modérée du parti à celle la plus à gauche, représentée notamment par Alexandria Ocasio-Cortez, influente élue de New-York.
Autre éclaircie pour Kamala Harris, le sénateur indépendant Joe Manchin, un ancien démocrate connu pour ses positions conservatrices, a annoncé lundi ne pas être candidat à la présidentielle.
Le retrait de Joe Biden a aussi rapporté gros aux démocrates, avec une collecte de fonds record de près de 50 millions de dollars depuis dimanche.
Campagne Trump chamboulée
Côté républicain, cette annonce chamboule la candidature de Donald Trump, obligé de revoir sa stratégie électorale, très focalisée sur l'état de forme du président, mettant en scène un Joe Biden gaffeur, bégayeur ou qui trébuche.
Autant d'arguments qui risquent de se retourner directement contre le républicain s'il est opposé à Kamala Harris, de près de 20 ans sa cadette. Nul doute que cette ancienne procureure fera tout pour replacer les ennuis judiciaires de Donald Trump, condamné au pénal fin mai, au devant de la scène.
Elle pourrait par ailleurs faire de l'avortement un de ses principaux angles d'attaque, ce thème ayant prouvé son efficacité auprès des électeurs.
Selon une moyenne de sondages réalisés avant le tournant de dimanche, Kamala Harris obtiendrait le 5 novembre un score légèrement meilleur que Joe Biden face à Donald Trump, mais resterait toutefois à la traîne du républicain de deux points de pourcentage (46% contre 48% pour lui).
L'équipe de campagne de Donald Trump assure ne pas être prise de court, des responsables ayant travaillé en coulisse à la préparation de publicités électorales attaquant Kamala Harris.
Profitant des déboires démocrates, le candidat républicain continue par ailleurs d'arpenter le terrain électoral, capitalisant sur l'effet rassembleur de la convention de son parti qui l'a officiellement intronisé candidat le semaine dernière.
Il tiendra un nouveau meeting de campagne mercredi en Caroline du Nord.