La jeune femme sera trentenaire cette année. Et cela fait une décennie qu'elle souffre d'addictions à l'alcool et aux stupéfiants.
Elle n'était pas dans son état normal lorsqu'elle s'est présentée chez son ex-conjoint samedi soir, le 20 juillet, à Ahun. Ce dernier ne pouvant la maîtriser, a contacté les gendarmes. Une femme et un homme : la militaire se faisant plaquer au sol, frapper et tirer les cheveux par la jeune femme, contraignant son collègue, qui venait lui-même d'être griffé, à la calmer d'un coup de taser.
En présence des deux gendarmes sur les bancs des victimes, mais en l'absence de l'ex-conjoint, l'autrice des faits comparaissait donc dès lundi devant le tribunal de Guéret. Pour violences conjugales, violences et outrage sur les militaires, mais aussi destruction du bien d'autrui et récidive de conduite sous l'empire de l'alcool, cela sans permis de conduire...
Au-delà de la visite à l'ex qui tourne mal, le tribunal met en lumière les failles comportementales de la jeune femme. Elle vit à Auzances chez sa grand-mère, est pour le moment sans profession, fume jusqu'à six joints par jour et peut consommer une dizaine de canettes de bières par jour. « Depuis quand avez-vous ces addictions », questionne le tribunal. « Depuis dix ans », répond-t-elle. « Et que s'est-il passé il y a dix ans ? » « J'ai rencontré ce conjoint ! Et ça a été mon contact pour la drogue, il faut le dire. »
La jeune femme oscille entre rire nerveux et débuts de sanglots. « Je n'ai pas de travail pour le moment car le travail n'est pas la priorité pour moi. Je suis dans un parcours de soins de mon propre chef pour arrêter tout ça », résume-t-elle sur ce qu'est sa vie actuellement. Avant de réveler une bipolarité. « Je n'ai pas accepté ce diagnostic, je vais y retourner pour un contre diagnostic », lâche-t-elle.
Cet état psychologique et la nécessité d'une expertise motivent un renvoi de l'affaire en octobre prochain. Mais le tribunal s'interroge, et interroge la jeune femme, sur l'opportunité de la laisser en liberté d'ici là. Avec obligation de pointer à la gendarmerie, interdiction d'approcher les victimes... « Evidemment que je ne l'approcherai plus ! C'est ma vie que je suis en train de foutre en l'air à cause de lui », lance-t-elle tout en éclatant en larmes pour de bon.
Le président commente : « Souvent, les gens ont des prises de conscience lorsqu'ils sont dans le box. Mais les mauvais réflexes, comme les addictions, reviennent quand ils sont dehors... » La procureure appuie sur l'obligation de soin, l'expertise, l'obligation de contrôle, et un suivi par le Spip d'ici là. Mais « le placement judiciaire n'est pas indispensable ». La jeune femme devra donc revenir à la barre le 10 octobre prochain.
Floris Bressy
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