Défenseur d’une tradition musicale et porte-étendard de la musique malienne, surnommé le “roi de la kora”, Toumani Diabaté est décédé ce vendredi 19 juillet, à Bamako, des suites d’une maladie fulgurante à l’âge de 58 ans, précise sa famille sur les réseaux sociaux. “Mon cher papa s’en est allé à jamais”, a annoncé son fils, Sidiki Diabaté, musicien reprenant le flambeau des griot·es, gardien·nes des traditions et dépositaires de l’histoire orale.
Dans un entretien accordé aux Inrockuptibles en 1998 pour la sortie de son disque, New Ancient Strings, en collaboration avec l’autre grand nom de la kora Ballaké Sissoko, Toumani Diabaté déclarait : “Le rôle d’un griot, c’est de créer l’harmonie, entre individus, communautés ou peuples. Il est devenu un régulateur social utilisant ses attributs artistiques comme moyen de dispenser la sagesse.” Ainsi, il multiplie les collaborations, entre autres avec Björk en 2008 ou Damon Albarn en 2002. Son dernier album solo, sorti en 2022, en est aussi un parfait exemple : Toumani, Family & Friends a été enregistré avec plusieurs musicien·nes d’Afrique de l’Ouest, comme Fatoumata Diawara ou Tiken Jah Fakoly.
Le monde de la musique africaine lui a rendu un dernier hommage sur les réseaux sociaux. La diva malienne Oumou Sangaré atteste que “le monde de la musique perd aujourd’hui l’un de ses plus grands ambassadeurs”, le décrivant comme “un pont entre nos traditions ancestrales et la modernité, un artiste qui a su porter la voix du Mali aux quatre coins du monde”. Le chanteur sénégalais Youssou N’Dour salue, quant à lui, “un virtuose de la kora, un arrangeur musical hors pair”, tandis que le Malien Salif Keita parle de “perte du trésor national”.