"L’autre jour, un jeune homme est venu acheter vingt-cinq tickets à gratter de x20 et vingt-cinq Cash?!", raconte Olivier Fabre, l’un des gérants de la brasserie Le Français, situé en centre-ville. Une coquette somme (250 €) dépensée dans cet établissement issoirien qui n’a rien d’un hasard. En effet, depuis l’annonce, officialisée le 12 juillet par la Française des jeux, qu’une cliente y a remportée 500.000 € le 18 mai, les joueurs viennent à leur tour tenter leur chance. Un peu comme si la promesse d’une richesse tant convoitée ne s’était pas encore totalement évaporée.
De nouveaux joueurs font leur apparitionLes ventes de jeux à gratter, et notamment de x20 grâce auquel l’heureuse cliente a décroché le gros lot, ont logiquement augmenté. Le phénomène se vérifie à chaque fois qu’un commerce est authentifié comme le lieu où la chance a toqué à la porte. Probabilité, croyance ou superstition, les raisons qui poussent les gens à revenir à l’endroit précis est une notion assez abstraite. Franceline vient tous les jours boire son café en compagnie de Pascal, son mari.Plusieurs centaines de jeux à gratter sont vendus chaque jour dans cette brasserie.
Cash et x20Un rituel auquel s’ajoutent des Cash et x20 pour pimenter ce moment. Mais lorsque le ticket de 500.000 € a été acheté, le couple d’habitués était parti à Reims retrouver leur famille.
"Ça m’a fait râler?! J’ai déjà gagné des 200, 500 €, et une fois 1.000 €, mais jamais le gros lot. Avec cet argent, j’aurais donné une grosse partie à mes trois enfants et avec le reste, nous aurions voyagé."
Cela n’a pas découragé Franceline et Pascal pour autant qui reviennent quotidiennement.
Les conversations tournent autour de la cagnottePascal, Franceline et Ophélia voudraient, eux aussi, gagner les 500.000 €.Toutefois, Le Français n’est pas submergé par des hordes de joueurs assoiffés de gains. Loin de là. "Nous avons légèrement plus de monde, mais pas tant que ça, c’est la période estivale et les gens sont partis en vacances", constate Natacha Grougon, l’une des trois gérantes. Ce qu’elle relève en revanche, tout comme l’ensemble du personnel de la brasserie, c’est un changement de comportement chez les habitués. "Ceux qui ne jouaient jamais le font à présent, poursuit-elle. Avant de partir, ils prennent un jeu en espérant gagner eux aussi. Et s’ils ne prennent pas de jeu, ils nous parlent des 500.000 €, tout le temps?!"
Entre deux commandes, Marie Gatignol, la serveuse affichant toujours un grand sourire, se souvient d’une anecdote. Une cliente s’est adressée à elle : "Je voudrais un ticket à 500.000 € s’il vous plaît, mais 100.000 € me suffiraient". La scène se répète chaque jour depuis le 12 juillet. "On est très contents que ce soit arrivé chez nous, se réjouit Natacha Grougon. Nous avons ouvert il y a 12 ans et personne n’avait gagné une telle somme. Il y a même des clients qui nous disaient que l’on ne gagnait jamais ici. Maintenant, ils ne pourront plus le dire."
David Allignon
