L’organisation à Paris des Jeux olympiques influencerait-elle les collectionneurs ? Une étude publiée fin mai par le site Interencheres.com semble l’attester. Elle affirme que "11,3 millions de Français auraient acquis ou prévoient d’acheter des memorabilias", ces vêtements ou objets ayant appartenu à des personnalités célèbres.
Ce culte mémoriel n’est pas récent mais jusqu’à présent il se cantonnait aux grands personnages de l’histoire, comme Marie-Antoinette ou Napoléon, et aux stars du cinéma ou de la musique. C’est ainsi que la robe blanche portée par Marilyn Monroe lors de l’anniversaire du président Kennedy s’est vendue 4,8 millions de dollars, la guitare de Kurt Cobain 10 millions de dollars, un bicorne de Napoléon près de 2 millions d’euros et, plus modestement, un blouson en cuir de Johnny Hallyday 7 000 euros. La nouveauté tient au fait que cette fascination fétichiste touche désormais les sportifs et, de façon presque exclusive, les footballeurs et les basketteurs, avec des prix parfois astronomiques. Ainsi, un maillot de Michael Jordan s’est vendu pas moins de 10 millions de dollars !
En réalité, le budget moyen consacré à ces memorabilias est bien plus modeste. La majorité des amateurs y consacrent moins de 500 euros et seuls 21 % déboursent plus de 1 000 euros. Outre le plaisir de vivre avec un morceau de tissu porté par son idole, nombreux sont ceux qui rêvent également d’une belle plus-value à la revente. Un particulier qui détenait un maillot du basketteur français Victor Wembanyama des San Antonio Spurs, porté pendant la saison 2023, a engrangé début juin la coquette somme de 120 000 dollars, alors qu’il était estimé 30 000 dollars. Et pourtant, il ne s’agit là que d’une étoile montante.
Ces culbutes font rêver les collectionneurs, ce qui explique que les prix ne cessent de grimper. Sans garantir cependant des gains mirobolants. A court terme, si le sportif réalise de belles saisons, la revente d’un tee-shirt se fera facilement et certainement avec une confortable plus-value. Mais à moyen ou long terme, rien n’est moins sûr. A la différence des personnages historiques et des grands noms du show-biz et du cinéma, les sportifs sont assez vite oubliés en dehors d’un cercle restreint d’aficionados. Seules quelques rares vedettes, dont les maillots sont déjà très chers, resteront dans les annales. En pariant sur le bon cheval au bon moment, un retour rapide sur investissement est donc assuré. Mais avec le temps, le risque de déconvenue augmente !