Si le festival a pris un tout autre tournant en 2018, en consacrant plusieurs soirées à des concerts de musiques actuelles, il reste fidèle aux danses folkloriques, l’ADN de l’association organisatrice, Livradoué-Dansaïre, créée en 1952.
Aujourd’hui, l’alternance de célébrités internationales sur la grande scène et de troupes du monde entier sous le chapiteau à côté, leur a donné une tout autre visibilité.
Nous avons l’habitude de faire des spectacles devant beaucoup de monde, mais c’est vrai qu’être programmés avec des stars donne l’opportunité de toucher un public qui n’a pas l’habitude de voir des danses folkloriques
témoigne Eduardo, chanteur et cocréateur de sa troupe venue d’Amazonie brésilienne.
C’est aussi ce que constate Umit Onal, vice-président de l’association Livradoué-Dansaïre, en charge des danses. "Le folklore, quand on en parle comme ça, ce n’est pas très attrayant. J’ai commencé il y a quinze ans en tant qu’accompagnateur de groupes. Je voyais le déclin du nombre de spectateurs."
Aujourd’hui, le chapiteau est bondé, des centaines de festivaliers, assis, debout, profitent des pauses entre deux vedettes pour assister aux spectacles de danses et découvrir tout un monde. "L’an dernier, un directeur de groupe folklorique m’a pris dans ses bras et m’a remercié de lui avoir “permis de vivre cette expérience-là” ".
Transmettre et sauver des cultures
L’enjeu n’est pas futile. Derrière ces danses festives, ces costumes colorés et ces sourires de tous les continents, ces artistes veulent transmettre et sauver leur culture.
C’est le cas de Diana, 16 ans et Lisa, 17 ans.
Diana et Lisa.
Leurs aïeux étaient originaires d’Abkhazie, une région qui s’est séparée de la Géorgie, aujourd’hui sous influence russe. Elles n’y vivent pas mais ont rejoint la troupe nommée Ensemble Abkhazeti, dont beaucoup de membres sont originaires et nostalgiques de cette région au bord de la Mer noire. Elles dansent pour "montrer au monde toute cette culture".
Les nattes et turbans des danseurs géorgiens ont laissé place aux plumes des artistes brésiliens. À travers des têtes d’oiseaux, des nasses à poissons, des voiles de bateaux, les danseurs racontent comment "leurs vies sont intimement liées à la forêt et aux fleuves". Un langage qui se veut "contemporain" pour atteindre un même but : "transmettre".
Ballet folklorique d'Amazonie, Brésil.
Ce samedi soir, les groupes folkloriques d’Ouganda, du Portugal et du Morvan (France) donneront leur spectacle sous le grand chapiteau du festival. De 16 heures à 17 h 30, ces trois troupes danseront aussi en centre-ville d’Ambert. L’Ouganda clôturera le festival avec un spectacle sur le marché de Marsac-en-Livradois demain dimanche à 10 h 30.
Alice Chevrier