Des mouettes sur le lac de Saint-Front?? Dernièrement, un groupe d’oiseaux marins blancs voguait tranquillement sur le plus haut lac de Haute-Loire. Paisiblement installés, les volatiles étaient éloignés du bord et donc difficiles à identifier à l’œil nu. Ils laissaient aussi entendre des cris similaires à ceux des nombreuses mouettes présentes sur les côtes atlantiques et méditerranéennes… Mais raté, ce ne sont pas des mouettes qui se sont établies en Haute-Loire même si certaines de leurs congénères ont déjà été observées du côté de Vernassal ou Saint-Paulien pendant les périodes de migration.
« Ce sont des goélands leucophées ».
Depuis une dizaine d’années, ces oiseaux dépassant la barre du kilo et à l’envergure non négligeable - jusqu’à 1,50 m - se sont installés dans la région. « Avant, ils remontaient les gorges de la Loire et de l’Allier, maintenant ils sortent dans les terres », ajoute Pierre-Louis Bouchard, en service civique à la LPO. Malgré une présence avérée depuis une décennie déjà, les Altiligériens arrivent toujours à être interloqués par la présence de cet animal qu’on a plutôt l’habitude de voir sur les plages… « Les gens ont tendance à les confondre avec des mouettes rieuses, mais les goélands sont bien plus massifs », précise Franck Chastagnol.
Jusqu’à 1,50 m d’envergureAdeptes des zones humides, des rivières et des grands points d’eau, les goélands ont trouvé leur bonheur en Haute-Loire et, comme observé il y a quelques jours, sur le lac de Saint-Front. « Ils restent toute l’année. C’est une espèce bien présente dans le département et désormais tout à fait commune. » Mais comment ces oiseaux de la Méditerranée sont-ils arrivés là?? C’est tout simple : « Ils ont trouvé des similitudes à l’environnement côtier qu’ils connaissent ainsi qu’une disposition alimentaire convenable », explique Franck Chastagnol. Tout près de la Haute-Loire, c’est au niveau du lac de Naussac, en Lozère, que les goélands leucophées se sont établis. « Ils se reproduisent sur une île tout près du grand barrage. C’est une population qui se porte bien. » Si bien que les agriculteurs du département en voient de plus en plus tourner, en groupe, autour de leurs exploitations. « On reçoit de nombreux appels et tous ont la même réaction : ils sont surpris?! », termine Pierre-Louis Bouchard.
Nathan Marliac