La savate féminine dans le Cantal se fait une belle place au soleil dans le giron du circuit national.
Maëva Levet, en niveau senior, en est depuis deux ans un exemple parlant. Sous la conduite de son coach, Yohan Lebras, elle a décroché en 2022 le titre de vice-championne de France classe B.
La saison 2024, débutée en septembre 2023, a été cependant bien plus compliquée : « J’ai eu des difficultés à trouver le bon rythme et l’entrain nécessaires qu’exige la compétition. J’étais pourtant bien préparée mais cela n’a pas suffi pour éviter la défaite à Nantes lors de mon premier match. Cela n’a pas été un bon signe car malgré de bonnes sensations, j’ai mis du temps à retrouver l’explosivité ».
La guigne s’y est ajoutée lors des phases finales des championnats de France de savate. « Qualifiée en demi-finale, j’ai fait mon match mais sans plus, mon coach l’a traduit comme un peu trop de retenue. Bref, je suis tombée de haut, j’ai perdu ». Et d’enchaîner : « Naturellement cela a été une grosse déception pour mon coach et moi qui visions clairement le titre ».
Maëva, qui est également coach à Murat, a trouvé alors dans cette fonction des raisons de rebondir. Margot Chastel, sa protégée, a décroché le titre de championne de France cadette puis celui de championne d’Europe. Une grande fierté pour Maëva, mais aussi pour Yohan qui l’a régulièrement soutenue.
Du coup, Maëva et Yohan se sont alignés partants pour une discipline proche de la savate, le K1. Les boxeurs peuvent alors utiliser les poings, les pieds mais aussi les tibias et les genoux. Maëva s’est rapidement adaptée et s’est déplacée à Marseille pour disputer la phase finale des championnats de France.
« Je n’avais rien à perdre, seulement en K1, la boxe est acharnée sans temps de récupération. Il faut faire vite et bien car le combat se joue en trois manches de deux petites minutes. C’est intense, du coup lors de ma première demi-finale, j’ai été dominée au départ mais j’ai très vite renversé la donne et je me suis qualifiée pour la finale ».
Du coin du ring, Yohan, par ses paroles et consignes, a été le témoin actif de Maëva. « En finale, face à une adversaire provocante, efficace et qui tapait très dur, l’entame a été très délicate. Menée aux points de façon assez nette, Maëva a su monter le rythme aux 2 e et 3 e rounds et, dans le même temps, se libérer. Les spectateurs l’ont applaudie très fort quand à 30 secondes de la fin, elle est enfin passée devant en termes de points ».
Maëva, championne de France 2024, et son coach Yohan, songent déjà à la prochaine saison. Maëva prépare également avec soin son Master de sociologie. Décidément, la jeune Cantalienne va à cent à l’heure.