Ce jeudi 18 juillet, Loanne Bourg baissera le rideau de sa boutique de vêtements pour femmes La Chamade, située rue Toulzac, en centre-ville de Brive, un peu plus tard qu’elle en a l’habitude. « Je vais rester ouverte jusqu’à 21 heures », précise la gérante. Qui ne sera pas la seule à jouer les prolongations…
Elle compte, en effet, parmi la trentaine de commerçants qui participera, chaque jeudi, du 18 juillet au 8 août, aux Nocturnes des commerçants, une opération mise en place par l’Office du commerce de Brive. « Ça ne s’est jamais fait ici, indique Élodie Mons, élue co-présidente de l’association, au côté d’Adrien Castagné, l’hiver dernier. Avec le nouveau bureau, on a proposé cette idée à nos membres (l’association en revendique environ deux cents, NDLR) et on la teste, cet été. »
« Créer un esprit festif et convivial »Une idée qui a, donc, trouvé un écho favorable auprès de certains d’entre eux. « Après avoir réfléchi, j’ai finalement accepté de faire partie du dispositif des Nocturnes », confie, par exemple, Loanne Bourg : « Je peux me le permettre car je suis indépendante, je suis à mon compte. Prolonger l’ouverture de deux heures ne m’oblige pas à rémunérer quelqu’un jusqu’à 21 heures. »
Mais ce n’est pas la seule raison qui va la pousser à faire du rab, une fois par semaine :
« Je trouve que l’initiative est bonne pour, à la fois dynamiser la ville, et créer un esprit convivial et festif, estime-t-elle. Cela permet de proposer quelque chose de sympa en plein été car c’est quand même relativement calme en juillet et en août. »
De quoi booster le chiffre d’affaires des commerçants ? « On espère tirer profit de cette situation, répond Loanne Bourg. Pourquoi pas en attirant des personnes qui, venues boire un verre en terrasse, voient que les magasins sont encore ouverts et en profitent pour entrer. Elles peuvent être tentées. »
Si, pour le moment, l’été tarde à se manifester, les Nocturnes des commerçants pourraient s’avérer d’autant plus précieuses en cas de canicule. « Quand il fait trop chaud, les gens désertent le centre-ville et ne sortent qu’en fin de journée, constate Élodie Mons, dont la boutique, V de Vogue, rue de Corrèze, restera, elle aussi, ouverte jusqu’à 21 heures les quatre prochains jeudis. Les Nocturnes leur offriront la possibilité de faire du shopping à la fraîche. »
Des bandas dans les ruesAutre argument avancé pour convaincre locaux et touristes de se rendre en centre-ville, le caractère festif de l’opération. « Chaque jeudi soir de Nocturnes, une banda, financée par nos soins, déambulera dans les rues pendant deux heures », annonce Élodie Mons.
Avec cette activité estivale, l’Office du commerce de Brive imite ce qui se fait dans de nombreuses villes françaises à cette période de l’année, à l’image de Gap. Dans la touristique préfecture des Hautes-Alpes, l’association indépendante des commerçants du centre-ville, baptisée Les Vitrines de Gap, mise depuis longtemps sur cette animation, qui mélange ouverture tardive des magasins (jusqu’à 23 heures là-bas) et concerts gratuits. « On l’a lancée en 1996, à notre création », assure son directeur, Jeff Ronzevalle.
Vingt-huit ans plus tard, il en tire un bilan positif : « Chez nous, c’est chaque mardi soir, du mardi le plus proche du 14 juillet au mardi le plus proche du 15 août. Et ça fonctionne parfaitement. Les commerçants, près de quatre cents, sont ravis de leur participation à ces rendez-vous. Les gens viennent passer un bon moment en famille ou entre amis. Ils fréquentent les bars et les restaurants mais ils font également du shopping, le tout sous des températures acceptables, moins élevées qu’en journée où, lorsque le soleil cogne, ils ont tendance à fuir le centre-ville pour des endroits plus frais, comme la montagne ou le lac. »
Selon le responsable, « les Nocturnes de Gap constituent une formidable vitrine de la ville en termes d’attractivité et de dynamisme ». À Brive de suivre le même chemin…
Guillaume Blanc
