L'Antarctique, le Groenland, ainsi que de nombreux glaciers se trouvent "dans les régions polaires", explique à l'AFP Surendra Adhikari, co-auteur de l'étude publiée ce lundi 15 juillet. L'eau résultant de leur fonte à cause du réchauffement climatique se retrouve en grande partie "dans les régions équatoriales", et ce changement dans la distribution des masses sur la planète "impacte la façon dont la Terre tourne". C'est-à-dire : légèrement plus lentement.
"C'est comme lorsqu'un patineur artistique fait une pirouette, en tenant d'abord ses bras près de son corps, puis en les étirant."
La rotation, très rapide au départ, se ralentit peu à peu.
Cette rotation plus lente allonge ainsi très légèrement la durée d'une journée, qui fait au total 86.400 secondes. Depuis l'an 2000, le taux d'allongement de la durée du jour provoqué par le changement climatique s'est élevé à 1,33 milliseconde par siècle.
Quel impact sur l'avenir ?Si les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter de façon très significative, ce taux pourrait passer à 2,62 millisecondes par siècle d'ici 2080 ou 2100. L'influence du changement climatique pourrait alors surpasser l'effet de la Lune, qui a elle aussi ralenti progressivement la rotation de la Terre depuis plusieurs milliards d'années.
"Il a été très surprenant de constater que d'ici la fin du 21e siècle, dans les scénarios d'émissions élevées, (...) il se pourrait que le climat à lui seul prenne le dessus sur la contribution d'un phénomène" tel que "la dynamique Terre-Lune", a commenté Surendra Adhikari.
Si ces changements peuvent sembler minimes, ils ont "de grandes implications pour la navigation terrestre et spatiale", par exemple pour envoyer des signaux à des sondes lointaines, selon lui. Selon Benedikt Soja, cette étude montre également quelque chose de plus symbolique: "L'impact des humains sur la planète est plus important que nous ne le pensons."
Avec AFP