L'organisation des élections, qualifiées d'"absurdes" par l'opposition en exil, intervient alors que le régime syrien sort de son isolement régional depuis un an, comme en attestent les récents propos du président turc Recep Tayyip Erdogan, affirmant qu'il pourrait inviter "à tout moment" M. Assad en Turquie.
M. Assad s'est dit prêt lundi à rencontrer son homologue turc, en fonction du "contenu" des entretiens.
Durant le scrutin, dans la province méridionale de Soueida, fief de la minorité druze, des rassemblements anti-élections ont eu lieu, selon une ONG et un média local.
Le parti Baas, au pouvoir depuis 1963, et ses alliés laïques de gauche et nationalistes arabes se présentent pratiquement sans opposition, les candidats indépendants étant la seule alternative. Plus de 1.500 candidates sont en lice pour 250 sièges au Parlement.
Selon le système de quotas en vigueur, 127 sièges sont réservés à des ouvriers ou agriculteurs, tandis que les 123 autres sont ouverts à d'autres professions. Le Baas devrait obtenir la plupart des sièges à ce scrutin législatif qui a lieu tous les quatre ans.
La présidence a publié des images montrant M. Assad en train de voter dans la capitale. "Aujourd'hui, nous sommes dans une phase de transition liée à la vision du rôle de l'Etat et des institutions étatiques en général", a-t-il déclaré en marge de son vote.
Avec l'aide de ses principaux alliés, l'Iran et la Russie, Damas a repris le contrôle d'une grande partie de la Syrie qu'il avait perdu au début de la guerre.
La guerre a fait plus de 500.000 morts et provoqué le plus important déplacement de population au monde, soit 13,8 millions de personnes, selon l'ONU.
La guerre s'est transformée en un conflit complexe impliquant des armées étrangères et des jihadistes.
Manifestations dans le sud
Dans la province de Soueida, des protestataires ont attaqué des centres de vote dans plusieurs localités, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Soueida est le théâtre de manifestations antirégime depuis que le gouvernement a levé les subventions sur les carburants, il y a près d'un an, portant un nouveau coup dur à une population déjà fortement éprouvée par la guerre.
Suwayda24 rapporte qu'une personne a été blessée par des tirs des forces de sécurité.
Des dizaines de milliers de jeunes hommes de la région ont refusé d'effectuer leur service militaire depuis 2011, et les forces de sécurité ont une présence limitée dans cette partie du pays.
Dans une zone frontalière du Liban, un homme d'affaires syrien proche du président Assad, et son accompagnant, ont été tués dans une frappe israélienne visant leur véhicule lundi, a indiqué l'OSDH.
"Absurdes"
Dans les zones contrôlées par le gouvernement, les Syriens âgés de 18 ans et plus et détenteurs d'une carte d'identité peuvent voter dans quelque 8.150 bureaux de vote.
Les Syriens vivant dans le nord-est contrôlé par les Kurdes, dans les zones tenues par les rebelles soutenus par Ankara le long de la frontière nord avec la Turquie, et dans le bastion d'Idleb (nord-ouest) contrôlé par les jihadistes, sont privés de leur droit de vote.
Les candidats sont toujours en lice pour les sièges de ces régions, mais seuls les électeurs vivant dans les zones contrôlées par le gouvernement peuvent voter.
Les bureaux de vote devraient rester fermer vers 19H00 (16H00 GMT).
Des millions de Syriens qui ont trouvé refuge à l'étranger pendant le conflit n'ont pas non plus le droit de vote.
Les tentatives de règlement politique soutenues par les Nations unies ont échoué à plusieurs reprises, et les pourparlers engagés depuis 2019 en vue de réviser la Constitution sont également dans l'impasse.