San Francisco a été le théâtre d'une bataille épique lors de la Grande Finale de la Saison 4 de SailGP. L'Espagne, mené par Diego Botín, a remporté cette prestigieuse compétition après avoir récupéré la troisième place qualificative pour la Grande Finale suite à une erreur des Français.
Privés de safran tribord après avoir percuté violemment le bateau danois et ainsi lestés de lourdes pénalités, les Bleus ont vu tout espoir de qualification disparaître d’un coup ce dimanche, après une première journée pourtant parfaite samedi. De leur côté, les Espagnols ont navigué avec brio, laissant les favoris australiens et néo-zélandais dans leur sillage. Revenons sur cette finale pleine de rebondissements !
La journée de samedi avait pourtant bien commencé à San Francisco. Les vents étaient au rendez-vous, et les dix F50 avec leurs ailes de 24 mètres et leurs petits foils promettaient un spectacle à couper le souffle. Les Français, en tête après la première journée, ont tenu bon face aux Espagnols lors de la phase d'approche de la ligne de départ de la première course du jour.
Quentin Delapierre et son équipe ont montré une ténacité impressionnante, remontant petit à petit la flotte après un départ raté. Mais un virement tardif avant la dernière marque a entraîné un quasi-chavirage et une collision fatidique avec les Danois.
Désillusion pour la France
L'irréparable collision a été un coup dur pour l'équipage tricolore. Le safran tribord endommagé, irréparable, et des pénalités sévères ont coûté cher aux Français.
Avec 12 points de pénalité sur le Grand Prix de San Francisco et 8 points de pénalité au classement général, les Bleus ont vu leurs espoirs s'effondrer. Quentin Delapierre et son équipage, après une saison pleine de promesses, ont été anéantis par cette tournure des événements.
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Les trois F50 qualifiés pour la Grande Finale®SailGP[/caption]
Le triomphe espagnol
Pendant ce temps, les Espagnols ont profité de l'occasion pour briller. Lors de la Grande Finale, une ultime course pour départager les trois meilleures équipes de la saison, l'équipe de Diego Botín a pris un départ parfait, laissant les Australiens et les Néo-Zélandais se battre pour la deuxième place.
Les Espagnols ont pris l'avantage dès la première marque et ont mené la course de bout en bout, réalisant des manœuvres impeccables et ne laissant aucune chance à leurs adversaires.
Une saison mitigée pour le F50 tricolore
Malgré la déception finale, la saison des Français a été marquée par de nombreux moments de performance. Quentin Delapierre et son équipe ont montré une grande maîtrise et une vitesse impressionnante sur l'eau, rivalisant avec les meilleures équipes du monde.
Leur progression constante et leurs résultats solides tout au long de la saison méritent d'être salués.
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®SailGP[/caption]
L'avenir du SailGP
Avec la fin de cette saison tumultueuse, les équipes se préparent déjà pour la prochaine. Les Bleus, malgré leur déception, peuvent se consoler en sachant qu'ils ont montré un potentiel immense. La route est encore longue, et les victoires futures n'en seront que plus savoureuses.
En attendant, repos bien mérité et préparation minutieuse avant
le début de la Saison 5 de SailGP, qui commencera les 23 et 24 novembre prochains.
Quentin Delapierre, pilote France SailGP Team :
« C'est le pire scénario qui soit. C'est probablement le pire moment de ma carrière en tant que navigant. Au dernier virement je n’ai tout simplement pas vu les Danois et on a eu un crash. C'est la première fois que je fais ce genre d'erreur et ça arrive au pire moment.
La saison a été difficile, la fin très dure. Mais je suis super fier de ce qu’a fait l’équipe toute cette saison. Malheureusement, je pense que le classement général ne va pas refléter la qualité de notre travail et l'ensemble des atouts de cette équipe. Nous pouvons faire beaucoup mieux. On est arrivés ici à San Francisco avec vraiment l’envie de briller, on a fait un super samedi, la première manche d’aujourd’hui a très bien commencé. Les Espagnols sont venus nous chercher en match racing, on a gagné le match race. On était sur une belle remontée, 3 ou 4e, mais on n’a pas été capables d’aller jusqu’au bout. Surtout sur une erreur comme ça, ça fait très mal. Je ne sais pas trop comment va l’équipe. C’est assez silencieux à bord. Ça fait mal honnêtement.
Il va falloir continuer à avancer et apprendre de ces leçons. Je pense que nous devons aller de l'avant pour la saison prochaine et travailler sur ce qu’il s'est passé à la fin de ce week-end. Nous verrons ce qui se passera la saison prochaine. Je suis convaincu que le bateau français sera là la saison prochaine. Nous avons bien travaillé avec tous nos partenaires. Et je pense que tout le monde sait et voit que l'équipe française a des valeurs et des compétences incroyables. Je reste donc persuadé que nous pouvons remporter ce championnat. Mais nous devons juste le montrer. »
Thierry Douillard, coach France SailGP Team :
« On est quand même un peu sous le choc, c’était une manche engagée, on était partis derrière, les gars avaient réussi à revenir dans le coup, Manon avait trouvé les bons couloirs pour revenir. C’était très très serré, ils avaient vraiment fait le plus dur. Et puis au passage de la dernière marque, on vient juste flirter la zone, ça doit se jouer à 20 cm.
On a un vrai tribord-bâbord. Il faudra qu’on débriefe. Il n’y a pas de pire scénario pour toute l’équipe. Ça ne représente évidemment pas le travail qu’on a fait sur toute cette saison.
Ils avaient super bien déroulé jusqu’à la dernière porte sous le vent. Ils ont fait le choix de faire un jibe round up à la bouée de droite. Là ça se goupille mal effectivement donc on sort dans la meute avec un peu d’agacement et d’hésitation. On a réussi à reposer le jeu sur la fin de ce bord avec l’objectif de prendre l’intérieur là-haut pour se protéger. Mais on ne va pas assez loin, on vient juste enjamber cette zone et voilà. Ça peut faire un peu suraccident depuis la bouée sous le vent mais ils avaient quand même bien réagi. On va s’en mordre les doigts longtemps, ça fait partie du sport, on voit que ça peut glisser d’un côté à l’autre très très rapidement. Ce sont des décisions à prendre dans des instants très courts. Parfois ça ne va pas comme on le souhaiterait.
On a eu plein de Sail Grand Prix dans le petit temps où on a fini 4e exæquo de points. Ça s’est joué à quelques centimètres à Tarento par exemple. Mais on a fait un énorme travail pour combler notre retard dans le petit temps et pour réussir à être très compétitifs. Et après quand on s’est retrouvés sur des conditions un peu plus musclées, là ils se sont exprimés pleinement. Quentin a une idée très claire de ce qu’ils doivent faire sur les départs, c’est sa marque de fabrique. Il le fait parfaitement bien comme hier. Comme aujourd’hui, on savait qu’on pouvait se retrouver dans une situation avec l’Espagnol qui vient nous chercher. On se retrouve tous les deux tard mais au final deux bords après on est dans le coup pour faire 3 ou 4 de la manche. Les gars ont toutes les capacités des meilleurs pour jouer la gagne. Il faudra revenir avec encore plus le couteau entre les dents et une farouche envie d'aller au bout et d’arriver à la Grande Finale et de la gagner l’année prochaine. »
Source communiqué de presse