« Rien ne nous oblige à rédiger un Plan départemental de la gestion de l’eau, mais c’est un acte volontaire qui répond à un enjeu local, pour ne pas subir les crises à venir, a expliqué vendredi lors de la session du conseil départementale Patricia Buisson, vice-présidente du conseil départemental déléguée à la transition écologique. Soit on laisse faire, soit on décide. Nous, on décide. »
VolontarismeC’est avec ce volontarisme pour anticiper les conséquences du réchauffement climatique sur la ressource en eau d’ici 2050 que le conseil départemental s’est attaqué, voilà deux ans, a un travail colossal : effectuer un diagnostic de la ressource actuelle et se projeter, travaux scientifiques à l’appui, sur ce qu’elle sera à l’horizon 2050.
Pour cela, le conseil départemental a travaillé autour du scénario retenu comme étant le plus représentatif du climat futur en Corrèze, et qui prévoit une hausse de la température d’environ 2,7°C en 2050.
Côté ressource en eau, « même si en 2050, nous conserverons une situation excédentaire en eau, les difficultés hydriques vont s’accentuer au printemps et en été, ce qui pose un problème d’étiage, et les excédents vont s’accroître en automne et en hiver. Il y aura donc des conséquences sur les activités économiques ou sociales », a ajouté l’élue.
Fort de ces prévisions, le groupe de travail liste des actions à mettre en place pour prévenir les crises et conserver sa capacité en eau. « On va étudier la capacité d’augmenter le stockage des barrages et se donner les moyens de retenir de l’eau, et ce dans un partage systématique de la ressource », a-t-elle avancé comme quelques-uns des axes de travail.
En avancePour l’Agence de l’eau Adour-Garonne comme pour le préfet de la Corrèze, cette initiative est à saluer. « Peu de départements en France se sont saisis de la question de l’eau dans une vision globale. C’est très original, novateur et exceptionnel », a souligné Étienne Desplanques. « Ce plan est créateur de consensus et nous serons à vos côtés pour sa déclinaison et son intégration dans les documents administratifs. Avec ce plan, on a pris de l’avance. »
Pour le président du Département, Pascal Coste, ce plan, dont les actions seront validées en février prochain, est l’illustration que « quand tout le monde doute, on continue en Corrèze à se projeter dans l’avenir. »
Estelle Bardelot