«Le bureau du Président informe que le groupe Hamas a été déclaré par l'État argentin organisation terroriste internationale» a annoncé le 12 juillet la présidence argentine. Le pays sud-américain rejoint ainsi les États-Unis, l'Union européenne, le Canada et le Royaume-Uni, qui considèrent également le Hamas comme une organisation «terroriste».
«Le Hamas a revendiqué la responsabilité des atrocités commises lors de l'attaque contre Israël le 7 octobre. Ces actes s'ajoutent à une longue liste d'attentats terroristes commis en son nom». «Ces dernières années, ses liens avec la République islamique d'Iran, dont les dirigeants ont été jugés responsables des attentats contre l'ambassade d'Israël à Buenos Aires et l'AMIA par le tribunal pénal fédéral le 11 avril, ont été révélés. Ces attentats ont coûté la vie à plus de 100 citoyens argentins», argue la présidence argentine dans son communiqué.
Une référence aux deux attentats meurtriers qui avaient visé la communauté juive présente en Argentine en 1992 et 1994, faisant respectivement 29 et 84 victimes. Dans un jugement rendu en avril, trente ans après les faits, la Chambre fédérale de cassation pénale a accusé l'Iran d'avoir commandité ces deux attentats et accusé le mouvement libanais Hezbollah d'en être l'auteur.
«Le président Javier Milei s'est fermement engagé à reconnaître les terroristes pour ce qu'ils sont. C'est la première fois qu'il y a une volonté politique de le faire», ajoute le communiqué argentin.
Cette décision de Buenos Aires a été annoncé lors d'un déplacement en février de Javier Milei en Israël. Devant le Premier ministre Benjamin Netanyahou, le président argentin avait déclaré qu'il désignerait le Hamas «organisation terroriste» et réitéré son intention de transférer à Jérusalem l'ambassade de son pays. Une décision qui avait provoqué l'ire du Hamas, la qualifiant d'«injuste et erronée». Le chef du Likoud a remercié l'Argentine pour «son ferme soutien».
Le positionnement de Buenos Aires, dans le cadre du conflit ouvert qui oppose Tsahal au Hamas depuis l'attaque du mouvement palestinien dans le sud d'Israël le 7 octobre prend le contre-pied d'autres pays d'Amérique latine. Le continent manifeste historiquement sa solidarité à l'égard du peuple palestinien. Suite à la tournure qu'a pris dernièrement le conflit, Bélize, Bolivie et Colombie ont rompu leurs relations diplomatiques avec l'État hébreu.
Lors de l'annonce de cette rupture le 1er mai, le président colombien Gustavo Petro a qualifié Benjamin Netanyahou de dirigeant «génocidaire». Quelques semaines plus tôt, Bogota demandait à la Cour internationale de justice (CIJ) d'intervenir dans le procès intenté contre Israël par l'Afrique du Sud, en «application de la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide dans la bande de Gaza». En juin, le gouvernement colombien annonçait accueillir des enfants Palestiniens victimes du conflit.
Même son de cloche du côté du Brésil, où Lula da Silva a qualifié à plusieurs reprises les actions de l'armée israélienne de «génocide». Brasilia a également rappelé fin mai son ambassadeur en Israël.