Pour faire face à la menace croissante des feux de forêt, exacerbée par une canicule exceptionnelle, le Maroc se tourne vers des outils plus modernes, tels que l’intelligence artificielle, les drones et les satellites. Les autorités du pays ont alloué un budget conséquent à ce programme où les nouvelles technologies jouent un rôle majeur.
Au Maroc, l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF) mobilise des outils technologiques modernes pour faire face aux incendies et aux feux de forêts qui ravagent de vastes étendues de végétation sur fond de températures caniculaires enregistrées dans ce pays nord-africain qui subit une sécheresse pour la sixième année consécutive.
Parmi ces outils figurent l’intelligence artificielle, les drones et les satellites, précise Abderrahim Houmy, directeur général de l’ANEF, cité par le média marocain Hespress. Il a expliqué que l’ANEF utilisait désormais un système d’information basé sur l’intelligence artificielle (IA) pour identifier les zones les plus susceptibles de connaître des incendies.
Le responsable a précisé que ce système d’intelligence artificielle visait à anticiper et à rendre plus efficaces les interventions des avions et des pompiers, «sur la base de données scientifiques», visant à prévoir les feux de forêt.
Dans le détail, ce système d’IA détermine la probabilité d'un départ de feu en analysant les données concernant notamment le type de couverture forestière et sa capacité à s’enflammer, les prévisions climatiques et les conditions topographiques des zones.
Le 24 mai dernier, le Maroc a alloué un budget de 150 millions de dirhams (14,1 millions d'euros) à ce programme où l’intelligence artificielle et les nouvelles technologies jouent un rôle majeur.
Par ailleurs, le pays dispose d’un drone destiné à la surveillance et au suivi des incendies en vue d’une intervention rapide, affirme le directeur de l’ANEF, annonçant que l’agence prévoyait d’acquérir 7 autres de ces appareils afin de renforcer son arsenal. Ces drones, relève le responsable, contribueraient à élaborer des «cartes de prévision précises des zones sensibles et à risque d’incendie».
Concernant l’utilisation de satellites, Houmy avait déclaré lors d’une conférence de presse en mai dernier que le Maroc allait acquérir de petits satellites fabriqués aux États-Unis capables de fournir des données et des images en continu pour limiter les incendies, ajoutant que les données de ces satellites pourraient être complétées par celles des satellites passant déjà au-dessus du Maroc.
En plus des outils technologiques, Houmy a expliqué que l’ANEF lançait régulièrement des campagnes de sensibilisation des citoyens sur le phénomène des feux de forêt, «car ils jouent un rôle important dans leur réduction».
Chaque année, le Maroc est confronté à des incendies dans ses forêts, qui couvrent environ 12% de son territoire. En 2023, environ 466 incendies ont détruit 6 426 hectares de forêt. La sécheresse actuelle exacerbe les risques de feux de forêt, alors que les précipitations ont diminué ces dernières années, mettant en péril le secteur agricole, l’un des secteurs stratégiques de ce pays nord-africain.
Le 23 juin dernier, les autorités ont éteint un incendie qui avait détruit 12 hectares de forêt près du village de Jdid, dans la région de Tanger. Bien que l’incendie n’ait pas causé de pertes humaines, il avait ravagé de vastes étendues d’arbres et de végétation en raison des vents et des températures élevées.
Deux jours plus tôt, l’ANEF avait averti, via un communiqué, les habitants des zones voisines des forêts dans 10 provinces de la «dangerosité extrême» (niveau rouge) d’incendies dans les forêts de ces provinces.
