En ce début d’été, dans le massif du Sancy, les randonneurs grimpent mais pas les chiffres. L’office du tourisme du Sancy interroge chaque année un grand nombre d’hébergeurs du territoire quant à leurs réservations afin de faire un état des lieux de la saison à venir. Le taux d’occupation pour les mois de juillet et août oscille entre 43 et 49 %, contre 65 à 75 % habituellement.
La météo comme repoussoir"L’été dernier, nous avons eu de bons résultats, sans que ce soit pour autant une année record", explique Luc Stelly, le directeur de l’office du tourisme. Cette année, les réservations estivales sont pour le moment en dessous de 8 à 9 % par rapport à 2023. La météo est la première mise en cause face à ce ralentissement, alors que la station touristique est principalement tournée vers les activités de plein air. Frileux, les potentiels vacanciers ne s’aventureraient pas à partir sous la grisaille. Pourtant, les campings, qui proposent des hébergements en extérieur, ainsi que les villages vacances sont les moins touchés par cette baisse. "Ce sont les hôtels ainsi que les chambres d’hôtes qui souffrent le plus de ce manque de réservations, mais ce sont aussi sur eux qu’il y a le plus de dernière minute", précise le directeur de l’office du tourisme.
La dissolution en causeLe contexte politique actuel semble aussi jouer. L’essentiel de la clientèle du massif du Sancy étant française, les élections législatives surprises ont rappelé les vacanciers potentiels aux urnes. Luc Stelly est catégorique : "Ce qui est certain, c’est que depuis l’annonce de la dissolution, il y a une vraie pause dans les réservations". Enfin, le pouvoir d’achat des français, en baisse, semble aussi expliquer ce ralentissement.
Les professionnels ne perdent cependant pas espoir d’accueillir des visiteurs cet été, et l’office du tourisme redouble d’efforts pour les accueillir, notamment sur les réseaux sociaux. Paul Lucci, le gérant du refuge de la Banne d’Ordanche, près de Murat-le-Quaire, reste confiant. Il compte sur la première quinzaine d’août, "le pic de la saison dans le Sancy", et notamment sur les réservations de dernière minute. Le vent semble déjà avoir tourné puisqu’il ajoute : "Depuis trois jours, mon téléphone n’arrête pas de sonner".
Marie-Camille Chauvet