Pour un mariage ou un baptême. Pour le Roi de l’Oiseau ou pour la vie de tous les jours. Pour se démarquer ou pour retourner en enfance, Marie-Raphaëlle Deméocq propose un accessoire de mode unique, pratique et esthétique : une cape personnalisée. Cette cousine de la houppelande et de la pèlerine, vêtement emblématique des plus grands magiciens, des super-héros et du personnage de Zorro, est devenue au fil des ans la spécialité de cette ex-commerciale qui officie désormais dans son atelier à son domicile.
La création de robes, jupes et corsets sortis de son imaginaire féeriqueCouturière autodidacte, Marie-Raphaëlle Deméocq confesse un intérêt pour la mode depuis sa plus tendre enfance. Elle s’est intéressée à certains créateurs dont elle connaît les collections par cœur, les stylistes libanais Elie Saab et Zuhair Mourad en tête.L’entrée de sa maison fait office de show room.Son activité a débuté par quelques retouches pour des amies. Puis elle s’est lancée dans la création de vêtements pour son usage personnel. Et de fil en aiguille, d’une présentation sur internet à une rencontre avec des clientes, le bouche-à-oreille s’est traduit par une demande grandissante.Sa passion et ses premières habiletés techniques lui ont été transmises par sa maman.
Elle faisait tous nos déguisements quand nous étions enfants. Elle m’a appris une grande partie de ce qui est devenu mon métier aujourd’hui.
En autodidacte accomplie, Marie-Raphaëlle s’est également formée en consultant divers ouvrages et vidéos sur internet. D’un tuto à un autre, de répétitions en répétitions, elle a acquis une technique qui lui permet de maîtriser son art, d’ouvrir toujours plus grand le champ de ses possibilités et, chose non négligeable, de gagner du temps.Marie-Raphaëlle porte ses propres créations, comme ici avec cette jupe patineuse.?« J’ai toujours baigné dans l’univers de la couture, mais je ne savais pas que je voulais en faire mon métier au collège puis au lycée », se remémore-t-elle.Après un cursus général (terminale L), elle a décidé de tenter sa chance en envoyant plusieurs centaines de CV en Haute-Loire et à Paris. Elle a été jusqu’à frapper aux portes des plus grandes maisons de couture. Des tests seront même effectués auprès de la maison mère de Louis Vuitton et chez Courrèges : « J’ai passé presque tous les tests pratiques chez Vuitton, mais j’ai été recalée à la dernière étape. Pour la maison Courrèges, je n’ai pas eu de chance. Ils ont préféré prendre une personne qui n’avait pas réalisé les tests… ».Déçue par ce manque de réussite et des portes résolument fermées, Marie-Raphaëlle s’est résignée à poursuivre les études. D’abord avec une prépa littéraire, puis dans une fac de langue.Suivront un BTS et une licence dans le domaine commercial, dans la lignée de ses étés passés à travailler auprès de ses parents, commerçants dans l’informatique. Mais là encore, l’appel du fil et des aiguilles était trop fort : « Quand on est commerciale, il y a des codes vestimentaires à respecter. Il n’y avait que le week-end où je pouvais m’habiller comme je voulais. Mon conjoint m’a alors dit que si je voulais vraiment me lancer dans la couture, il fallait le faire maintenant. J’ai alors franchi le pas, il y a deux ans maintenant ».Aujourd’hui, Marie-Raphaëlle réalise également des travaux de retouches (sur des robes de mariée en particulier) et se diversifie via la création de robes, jupes et corsets sortis de son imaginaire féerique.
Obtenir son CAP de couture FlouAutre spécificité, le recyclage de vêtements passés de mode ou usés, dans la philosophie de la « slow fashion » : « J’ai des amis qui m’amènent leurs vêtements avec pour mission d’en faire autre chose. Un t-shirt peut ainsi être transformé en corset. D’autres articles sont simplement customisés, pour les rendre un peu plus sexy par exemple. Il faut juste que les tissus de base soient de bonne qualité, sinon la transformation est trop précaire ».Elle travaille avec plusieurs fournisseurs français : GB Textiles dans la Loire, Royal tiss et la maison Thévenon au Puy ou encore Wasted fabrics dans le Rhône. Velours, coton, soie, fourrure (synthétique) ou organza sont ainsi associés pour donner vie à ses idées de prêt-à-porter.Et pour l’avenir ? Marie-Raphaëlle aimerait obtenir son CAP « vêtement Flou », pour obtenir un diplôme et ne plus se sentir frustrée par son manque de qualification en la matière. Un diplôme que ses clientes ne lui ont jamais demandé, préférant l’originalité d’une étoffe bien travaillée à la banalité d’un bout de papier.
Cédric Dedieu
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