Naufrage du Class40 Acrobatica
Hier matin, peu après 9 heures, la direction de course a reçu une alerte de détresse émise par le Class40 Acrobatica qui naviguait, à ce moment là, à 300 milles dans le nord des Açores. En quelques heures, Alberto Riva, Jean Marre et Tomaso Stella ont été secourus sains et saufs par un super tanker libérien. Alors que les marins étaient sauvés, sur le plan sportif, la course connaissait un nouveau tournant.
Les leaders, piégés dans des vents légers et de violents orages, voyaient les poursuivants se rapprocher dangereusement. Après 10 jours de régate et près de 2000 milles parcourus, 20 Class40 se tiennent désormais en une centaine de milles, prêts pour l'acte final de la course.
Nouveau record des 24 heures
Lundi matin, ceux ayant choisi une option nord pour rejoindre Saint-Malo accusaient un retard de plus de 230 milles sur les leaders sudistes. Grâce à une remontée spectaculaire, ce retard a été réduit à moins de 70 milles.
Les Normands du bateau 197, Guillaume Pirouelle, Alexis Loison et Jules Ducelier, ont établi un nouveau record de distance parcourue en 24 heures par un Class40 avec 440,2 milles à une vitesse moyenne de 18,34 nœuds.
«Ça fume ! Ça envoie, 22, 23 nœuds. On ne pensait pas pouvoir rattraper la dépression mais ça y est, on est dedans. On y croit et on ne lâche rien! Pas un centimètre !» a commenté Ian Lipinski du Crédit Mutuel.
Léopards normands et défis techniques
Les équipages arborant les léopards des Plantagenêt continuent de briller. Fabien Delahaye et son équipe sur Legallais avancent en tête près du centre dépressionnaire, suivis de près par Pierre-Louis Attwell sur Vogue avec un Crohn et Achille Nebout sur Amarris.
Ce dernier a surmonté hier
une avarie majeure, remplaçant le safran tribord cassé par celui de bâbord en pleine mer.
« Plusieurs solutions s’offraient à nous suite à la perte de notre safran, soit on partait vers les Açores et on attendait un safran là-bas, soit on essayait de changer le safran bâbord vers tribord pour pouvoir naviguer en bâbord amure sur la fin de course. C’est une opération très compliquée à faire en mer. Mais après réflexion, on a décidé de le tenter. Et après 2-3h de boulot, on a réussi à insérer le safran. C’est très risqué, parce que si tu fais tomber le deuxième safran dans l’eau la course s’arrête. On a tenté, ça l’a fait !»
Les conditions météorologiques et leurs défis
Les conditions météo continuent de jouer un rôle crucial. Les concurrents doivent naviguer dans des vents forts, tout en gérant les orages fréquents et les changements de direction du vent.
«Fin de journée apocalyptique hier, au portant dans la molle avec des orages partout et tout autour. Pas très rapide pour chopper la dépression tropicale. L’enfer cette nuit avec des orages et des rafales à 40 nœuds. Changement d’ambiance ce matin. On a touché le Nord Est. On est au près dans les vagues. C’est violent. On essaie de préserver le matériel. On a 25-30 nœuds de vent au près face aux vagues. Il y aura une dorsale à traverser pour chercher du Sud Est qui nous emmènera en Bretagne. Arrivée pas avant 5 jours ! Pas facile de se reposer. On est trempés. Ça tape fort ! Encore 15 heures comme ça !» décrivait Fabien Delahaye, le skipper de Legallais.
En route vers la victoire
De leur côté, les leaders de la catégorie Open 50, avec Patrick Isoard à la barre de Uship pour enfants du Mékong, continuent de creuser l'écart malgré les difficultés.
Avec près de 150 milles d'avance sur leurs plus proches poursuivants, ils maintiennent le cap vers la victoire, tout en affrontant les pièges météorologiques de l'Atlantique.
Source communiqué de presse