Le jour où les coureurs du Tour de France traversaient le Puy-de-Dôme en direction du Lioran, un dernier hommage a été rendu à Raphaël Geminiani, ce 10 juillet, au crématorium de Clermont-Ferrand. Une centaine de personnes entouraient la famille du grand champion cycliste, décédé cinq jours plus tôt à l'âge de 99 ans. Des amis de longue date, des copains de festins ou des anonymes pris d'affection pour "ce personnage unique, haut en couleur" comme cela a été rappelé durant la cérémonie.
Des photos et un maillot rappelaient la carrière du grand champion cycliste.
De Jean-Claude Theillière, qui fait partie de ceux que "Gem" a incité à devenir cycliste professionnel, à Jean-Pierre Romeu, tous saluent l'homme derrière le champion devenu manager. "Il aimait bien le rugby, relève l'ancien demi d'ouverture de l'ASM et du XV tricolore, il venait des fois voir des matches. C'était un homme tellement convivial, il n'avait que des amis. Il était des fois un peu excessif mais c'était un gars formidable."
La famille Geminiani, unie pour l'adieu au patriarche.
Des anecdotesClaude Aiguesparses, qui a couru quatre ans chez les pros avant de faire une jolie carrière en amateur, a croisé très tôt "le grand fusil" (comme on surnommait Geminiani), au sortir de l'armée. Il s'en rappelle comme si c'était hier : "Il m'avait proposé de passer professionnel chez de Gribaldy à l'époque, aux côtés de Mariano Martinez et Joaquim Agostinho. J'avais refusé parce que je pensais que je n'avais pas assez de palmarès et pas assez d'expérience... Il m'en a toujours voulu. A 90 ans, il m'en voulait toujours... Et moi, j'ai toujours regretté."
Dans la salle du crématorium, chacun devait avoir une anecdote, une image, un mot truculent ou peut-être une remontrance en mémoire. Des souvenirs à se passer en (grande) boucle, à l'heure de sa dernière ascension.
Thierry Senzier Photos Fred MarquetDes représentants et le porte-drapeau de la société des membres de la Légion d'honneur participaient à la cérémonie.