A la sortie de l'audience de la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Toulouse, qui s'est tenue à huis clos, ses avocats ont assuré avoir obtenu qu'une enquête de faisabilité soit réalisée afin de déterminer s'il pourrait sortir sous bracelet électronique de prison, où il se trouve depuis trois ans.
"Nous avons trouvé un endroit où il pourrait vivre éloigné de tout tapage médiatique, de toute influence extérieure et qui lui permettrait de retrouver la liberté qu'il mérite au bout de trois ans", a soutenu Me Alexandre Martin, l'un de ses avocats.
Depuis sa mise en examen le 18 juin 2021, Cédric Jubillar clame son innocence et ses avocats ont déposé une dizaine de demandes de remise en liberté, toutes refusées.
"Certainement la justice se dit-elle que l'opinion publique comprendrait mal que cet homme soit remis en liberté. [...] Elle ne fonctionne pas avec les règles qui sont habituellement les siennes", a affirmé Me Emmanuelle Franck, également membre de la défense.
Dans cette affaire sans corps, ni aveux, ni témoin, ni scène de crime, ni preuve irréfutable, les enquêteurs ont la conviction que Cédric Jubillar a tué sa femme Delphine, qui venait de lui annoncer son intention de divorcer.
Infirmière et mère de deux enfants, elle a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 en plein couvre-feu lié à la pandémie de Covid-19.
Sa disparition avait suscité un grand émoi en France, quelques jours avant les fêtes de Noël et quelques semaines après la condamnation de Jonathann Daval pour le meurtre de son épouse en Haute-Saône, qu'il avait longtemps nié en endossant le rôle du mari éploré.
L'instruction a été clôturée en juin dernier, à l'issue d'un dernier supplément d'information, et le parquet général a demandé le renvoi de M. Jubillar devant les assises. La Cour doit rendre sa décision sur cette demande le 26 septembre.