Un mur. Un défi. Face à soi-même, face à la pente. « C’est rarement plus difficile », lâchait Romain Bardet au sommet du pas de Peyrol, en mai, lors d’une reconnaissance. Le col cantalien n’impose pas la même longueur dans l’effort que les mythes alpins ou pyrénéens, mais le pourcentage est constant entre 12 % et 14 %, sur 2 kilomètres. Une rareté. Une terrible particularité qui place le pas de Peyrol à part parmi les cols français.
« C’est très difficile. Les derniers kilomètres, c’est infernal. Il n’y a aucun répit, détaillait Pierre Rolland lors de la présentation du Tour de France. C’est atypique, il n’y a pas beaucoup d’ascensions qui lui ressemblent. » Des pourcentages qui imposent un effort à chaque coup de pédale, sans relâche.
Un peu plus de sept minutes pour PogacarUne quinzaine de minutes de lutte, à moins de 10 km/h, pour la plupart des amateurs. Tadej Pogacar, lui, avait gravi ces 2 km en 7 minutes et 26 secondes, à 16,7 km/h de moyenne, en 2020.
Pour renforcer le sentiment de surplace, le mur du pas de Peyrol est rectiligne. Une seule épingle, celle dans laquelle les Doriens s’étaient installés en 2020, un peu après la mi-pente. En dehors de cela, que des bouts droits, dont la fin ne semble jamais se rapprocher.
« Ce sont des grandes lignes droites, avec des pourcentages super réguliers au-dessus de 12, 13, 14 %. On a le sentiment qu’on n’avance pas »
Un terrain que les favoris pourraient mettre à profit : « Il y a moyen de faire des écarts, même s’il n’y aura jamais deux minutes », analysait Pierre Rolland. Le pas de Peyrol n’est pas le Galibier, mais il est aussi terrible. À sa manière.
Mathieu Brosseau