C’est la deuxième année que Christelle Bruère ouvre ses vergers au public et elle a déjà quelques fidèles. « Je suis venue l’an dernier pour la cueillette. Je suis une grande fan de myrtilles, lance Emma, qui habite Saint-Vaury. C’est mon plaisir du mois de juillet ! Je vais venir une fois par semaine. » Emma a tout prévu pour se faciliter le ramassage : tabouret pliant, panier et même écouteurs pour passer le temps en musique.
Des filets anti-grêleLes 1.700 pieds de myrtilliers plantés en novembre 2021 sont encore bas, même s’ils ont bien poussé depuis l’an dernier. Christelle Bruère veille sur eux, sans utiliser de produits chimiques. « Les arbres ont grandi. Nous aurons davantage de production qu’en 2023. Nous avions ramassé 450 kilos, détaille-t-elle. Nous aimerions avoir doublé cette année. Mais on ne peut pas trop s’avancer, car on dépend beaucoup de la météo. » Des filets anti-grêle ont été installés cet hiver pour sécuriser la production, qui s’étend sur 5.000 m2.Les arbrisseaux n’ont pas trop souffert de la pluie. « Il y a eu de l’avance au printemps. Les fleurs sont arrivées plus tôt, les fruits se sont formés plus tôt. Puis ça s’est ralenti avec la pluie, raconte la productrice. On s’inquiétait. Finalement, les racines n’ont pas pourri. »
En ce moment, c’est la variété blue-crop qui se récolte aux Perles de la Cazine, à Noth. « C’est une vraie gourmandise, sourient Annie et Bernadette, deux amies venues de Saint-Vaury pour la deuxième année consécutive. C’est super bon comme ça, en confiture et aussi en clafoutis. » Les deux femmes apprécient de venir ramasser elles-mêmes leurs fruits : « Ça n’est pas la même qualité. C’est fraîchement cueilli. C’est difficile de trouver mieux que ce qu’on ramasse. »Christelle Bruère
Le coup d’envoi de la récolte a été donné la semaine dernière à Noth. Il faut appeler avant de venir (les après-midi). Le verger sera vraisemblablement ouvert jusqu’à la fin du mois de juillet.
La catastrophe pour les fraisesNon loin de là, à Saint-Agnant-de-Versillat, la cueillette en libre-service n’a pas encore démarré au Verger de Lascoux. Il faudra attendre le 10 ou le 15 juillet. « Il y a du retard par rapport aux variétés qu’on a, explique Thierry Lambert. Nous avons pour le moment des petites quantités. Elles servent à alimenter les marchés de La Souterraine, le samedi matin et le mercredi soir. »
Le producteur de petits fruits bio doit s’adapter aux aléas climatiques cette année. « Nous n’avons pas eu de printemps, regrette-t-il. Ça a été la catastrophe pour les fraises. Il y a eu plus de 50 % de fraises en moins. »
La plupart des agriculteurs préviennent sur les réseaux sociaux du lancement de la cueillette en libre-service. C’est par exemple possible depuis le 2 juillet à Clugnat, aux Myrtilles du Trimoulet.Dans le sud de la Creuse, il y a de nombreux vergers où l’on peut venir ramasser des petits fruits à Ars, La Nouaille, Gentioux… Mais là aussi, il y a parfois du retard par rapport aux dates habituelles. À Senoueix, la météo pluvieuse a décalé l’ouverture : elle n’aura lieu que vers la mi-juillet.
Pas de cueillette libre à Saint-Marc-à-LoubaudAux Vergers de Cessinas, à Saint-Marc-à-Loubaud, il n’y aura pas de cueillette en libre-service cet été. Les quantités étant limitées, Philippe Faron préfère privilégier ses saisonniers. On trouvera ses myrtilles sur les marchés de Felletin et Aubusson.
Du côté d’Ars, au verger de La baie bleue, la récolte démarrera ce lundi 8 juillet. « C’est un tout petit peu plus tard que d’habitude, indique Michaël Saliola. Tout n’est pas encore mûr. Il y a du gros fruit mais c’est la pluie qui va nous freiner. Les myrtilles, ça ne se garde pas bien quand c’est trempé. » Son verger, situé au Cheix du Faux, s’étire sur quatre hectares. Il fait appel à une vingtaine de saisonniers, en plus de la cueillette en libre-service.
L’agriculteur croise les doigts pour que la météo s’améliore enfin : « Il faudrait du sucre, donc du soleil. » Lui aussi peut compter sur une clientèle fidèle : il y a des gens de Creuse qui revient chaque année, mais aussi « de Limoges, de Montluçon et des vacanciers ».
PratiqueUn prix imbattable. Les prix sont évidemment très intéressants quand on vient cueillir soi-même ses fruits. C’est par exemple 6,5 euros le kilo aux Perles de la Cazine à Noth (sinon 12,5 euros le kilo en vrac, déjà ramassé). « Ça défie toute concurrence pour des myrtilles, estime Emma, venue de Saint-Vaury pour ramasser des myrtilles à Noth. C’est hors de prix les myrtilles dans les magasins. » À Ars, c’est même encore moins cher : 5 € le kilo à la cueillette et 7,5 euros tout prêt, déjà cueilli.Au marché gourmand de la Cazine. On pourra trouver les myrtilles de Noth au marché gourmand mensuel organisé le mardi 9 juillet au stade de la Cazine à Noth (avec animation musicale, à partir de 18 heures).
Des fraises bio cultivées en famille dans la Creuse
Textes : Catherine PerrotPhotos : Bruno Barlier
